Février-1922

Cahier n°12

2 février [1922]

Hier soir, dîner chez les Borel. Rien de bien extraordinaire. Il y avait là le collectionneur Fontaine qui nous a sorti les quelques théories qu'on leur enseigne dans les boutiques pour expliquer et vanter le cubisme. Le mot d'ordre est le suivant : "Le cubisme a servi à liquider l'impressionnisme." C'est le premier point. Deuxième point : "L'impressionnisme a donné tout ce qu'il pouvait donner." Troisième point  : "Il importait de revenir à la composition. C'est ce qu'on fait les cubistes." Pour ne pas s'étonner outre mesure de discours aussi enfantins, il faut savoir que pour un amateur de peinture dite "moderne", comme pour un critique d'art "moderniste", n'existent comme artistes que ces groupements petits ou grands qui crient partout qu'ils sont "d'avant-garde". Pour ces gens il y a les impressionnistes et puis les cubistes. Mais qu'il y ait eu un Puvis de Chavannes, par exemple, qui y pense ? Avant les cubistes et pendant les impressionnistes, personne, paraît-il, n'a su, ni pensé à composer et à construire. Besnard, Henri Martin, qu'est ce que c'est ? Voici le père Bonnat. Je suis sûr que bientôt les cubistes le réclameront comme un des leurs. Ils en ont déjà, et depuis longtemps adopté la couleur. Pour moi c'est un peintre très grand. Voici Déchenaud, magnifique portraitiste. Dans une vingtaine d'années ses portraits seront aussi recherchés que ceux de Ricard. Il est totalement ignoré de ces gens-là. L'année dernière Pierre Laurens a exposé un vrai et indiscutable chef-d'œuvre. Il y a donc heureusement, quantité de très grands peintres qui savent composer et construire sans avoir passé par le cubisme ! Et cependant, dans des ateliers de Montparnasse, dans les cafés plutôt, et dans les officines des environs de la Madeleine, des gens sont en train de découvrir soudain qu'un tableau doit être composé, qu'un corps doit être construit, un peu comme Monsieur Jourdain découvrit qu'il parlait en prose. Ces gens sont d'ailleurs à peu près sincères sans doute, car leur ignorance égale leur prétention. La recherche des plans est l'ABC du métier. Tous nos efforts tendent vers cette recherche. Quand je me promène au Salon d'automne ou aux Indépendants je crois revoir l'atelier Julian de la rue Fontaine, après les deux ou trois premiers jours de pose, quand chacun plus ou moins maladroitement massait son académie. La seule différence entre ce temps-là et aujourd'hui, c'est que dans ce temps-là on détruisait ces premières ébauches tandis qu'aujourd'hui chacun les expose.

La sottise de parler de "la liquidation de l'impressionnisme". Les mouvements d'art sont-ils des mouvements brusques ? Peut-on comparer le mouvement cubiste à la révolution Davidienne, par exemple ? Aujourd'hui réaction contre l'académisme. Jadis réaction contre le maniérisme du XVIIIe. À mon sens, non. La révolution Davidienne est une révolution morale. Le changement est dans le choix des sujets, correspondant aux idées du temps. Mais le métier est le même. La vision, au point de vue forme est la même. Aujourd'hui le cas est tout à fait différent. D'abord la révolution contre l'académisme, ce sont les impressionnistes qui l'ont faite, et même plutôt les réalistes de 1830 à 1840, les Couture et les Courbet. La révolution de ces gens-là, comme celle de David, était aussi une révolution morale comme le romantisme. On peut démontrer que le romantisme dérive du classicisme et que le réalisme dérive du romantisme. Lasse de la convention, lasse de l'emphase, lasse des pastiches, la jeunesse se tourna vers la vie et la vérité. Ce n'est pas une révolution superficielle de formules, c'est aussi une révolution morale, d'où sa fécondité. Une toile de Couture, je crois, résume tout le conflit. Elle représente un jeune peintre assis sur la tête de la Vénus de Milo copie soigneusement une magnifique tête de veau. Sous sa brutalité voulue et un peu naïve c'est tout un programme, sur lequel tout artiste devrait méditer chaque jour : "Ne copiez pas les musées, regardez la nature." Voilà ce que cela veut dire. Et c'est ainsi que du choix du sujet pris dans la vérité, que le travail sur nature et dans la nature a amené l'impressionnisme. Aboutissement logique, or le mouvement impressionniste n'est pas une réaction contre le réalisme, il en est la continuation. L'impressionnisme évidemment est dominé par un énorme souci de recherches subtiles des tons. Le sujet n'intéresse plus. Le ton, la lumière deviennent le sujet. Les impressionnistes n'ont plus de programme moral en effet. Leurs tableaux sont des études.

Il est tard, je continuerai cela demain. C'est excellent de mettre ses idées en place.

Aujourd'hui nous avons eu à déjeuner Vatin-Pérignon, le commandant Ceillier et les Millet. Déjeuner tout à fait sympathique. J'ai demandé à Ceillier ce qu'il fallait penser de la question des sous-marins :

— Nous nous sommes fait bien du tort uniquement pour une satisfaction verbale. Jamais nous n'aurons 90 000 tonnes de sous-marins. Et qui mieux est, jamais cela n'a été dans notre programme d'avoir 90 000 tonnes de sous-marins ! Notre flotte sous-marine est actuellement d'environ 18 000 tonnes. Nous sommes absolument incapables de l'augmenter beaucoup plus. Alors cette discussion ne tient pas debout.

Madame M[illet[1]] nous raconte des histoires amusantes sur Marie Laurencin qui déclare coucher avec tous les hommes qui lui plaisent et s'en vante.

3 février [1922]

Je ne démords plus de la tête de l'homme à la pioche. Mais ce ne sera pas encore pour cette semaine le moulage ! Bien travaillé. Journée assez dérangée pourtant à cause de l'installation de l'éclairage des ateliers du haut. Nous allons avoir là deux belles pièces.

Dîner rue de l'Université. Mon beau-père revenait du Sénat où il y avait eu audition de Poincaré à la commission des Affaires étrangères. Impression mauvaise, me dit-il. On avait l'impression d'entendre un vieil avoué retors et méticuleux. À propos du pacte, comme il faut absolument que ce ne soit pas tout à fait le même que celui proposé par[2] Briand, il embête les Anglais avec des chinoiseries. Pour Gênes, il fait annoncer partout que la France ira. En même temps il écrit aux Anglais pour demander de reculer de trois mois, soulevant en même temps des objections de principes qui rendent la participation de la France impossible.

4 [février 1922]

Avec beaucoup d'intérêt, visité ce matin l'église S[ain]t-Louis que Marrast achève de construire à Vincennes. Elle m'a intéressé pour elle-même. Elle m'a intéressé peut-être encore plus, parce que c'est, architecturalement la même idée que mon Temple du Héros, une immense coupole, posant directement à la retombée des voûtes, les pieds droits étant réduits à leur plus courte expression. Comme dans mon Temple les angles sont à pans coupés. J'ai trouvé très ingénieux la manière dont les arcs s'entrecroisent pour former le pan coupé. Ce n'est évidemment pas du tout orthodoxe. Dans sa plus grande proportion, l'église a environ 20 mètres. Elle peut contenir près de 1 200 personnes. Mon Temple pourrait donc en contenir au moins 2 000. Il est donc bien suffisamment grand. J'ai demandé à Marrast à combien revenait sa construction. Environ 1 200 000 F. En supposant donc, le Temple étant plus grand, que la partie architecturale revienne à 2 000 000. Mon Temple avec la sculpture pourrait s'exécuter pour 7 000 000 maximum.

L'adaptation de ce Temple, je crois l'avoir. L'autre fois, M. Lanson me parlait d'une immense cité universitaire qu'on allait élever à Paris. Nulle part, mieux que là, ce Temple ne trouverait sa place. J'en reviendrais ainsi à ma toute première idée et l'appellerai le Temple du Héros. Ce serait le Monument élevé à tous les hommes de pensée tués par la guerre.

Acheté quelques livres dont les deux de Frazer  : La Royauté magique et l'Adonis[3]. D'un rapide coup d'œil jeté sur les tables des matières je m'en promets mille joies.

Au restaurant italien où je déjeunais avec Bigot, rencontré Legrand, vieilli, maigri, sans doute inconsolable à jamais de son échec en Italie. Carrière diplomatique brisée.

De là chez M. Bernheim où nous fixons l'inauguration du monument de Schaffhouse au 2 juillet.

Pour aller au Théâtre-Français, invité par les Paul Léon, j'ai abandonné le match Criqui-Ledoux. Toute une soirée de Molière. Tout à fait intéressante. Le décor des Fourberies de Scapin assez réussi. Certains efforts très heureux. Notamment le costume vert du vieil [Argan] sur le mur jaune. Mais le jeune [Cléante] dans son costume gris et noir a dû conquérir toutes les jeunes filles de la salle.

6 [février 1922]

Aucun travail hier. Nous "inaugurions" les ateliers du haut, que nous sommes parvenus à éclairer agréablement.

Guère travaillé aujourd'hui. Froid de loup. Les deux têtes du premier groupe des Fantômes avaient commencé à geler. Mais je ne suis pas encore satisfait de la tête de l'homme à la pioche ! J'envoie un pneumatique au vieux Corsi. Il a une tête osseuse qui peut-être conviendra.

 

Suite des réflexions[4] sur le mouvement d'art contemporain :

Je disais que les tableaux des impressionnistes sont des études. En effet, ce sont des notations, des renseignements pris sur le vif. Monet a poussé cela à son point extrême. Il s'installait dans un site choisi avec quatre ou cinq toiles et, changeait de toile à mesure que son effet changeait. Il est ainsi arrivé à éduquer son œil, à saisir les plus subtiles nuances. Ainsi nous a-t-il donné ces extraordinaires séries sur la Cathédrale de Rouen, ou ces Nymphéas célèbres. On pourrait presque dire que son œil est une sorte d'appareil instantané à photographier en couleurs. Il fait ce qu'il voit. Monet synthétise[5] tout l'impressionnisme. Il est le père[6]. Peut-on dire qu'il en est l'un des derniers survivants ? Peut-on dire que le cubisme a liquidé l'impressionnisme ?

Ce serait avouer que l'impressionnisme n'a été qu'une floraison passagère sans fond solide, n'ayant rien apporté de profond dont puissent profiter les générations qui le suivent. Dire cela est une grosse sottise. Sans doute les cubistes, il ne faut pas l'ignorer, ont complètement tourné le dos à la vérité. Les impressionnistes sont une branche du réalisme. Courbet d'abord, puis Manet, retournent vers le vrai par le choix de leurs sujets, comme Flaubert, Zola, et les impressionnistes cherchent le ton vrai, cherchent l'atmosphère, l'éclat du soleil s'il peuvent. Ce sont des réalistes. Ils apportent une vision nouvelle de la nature, vision qu'ils croient plus vraie. Ils sortent de leurs ateliers. Leurs ateliers ce sont les champs, les bois, le cabaret, la salle de théâtre. Ils font vrai. Voilà pourquoi leur effort sera fécond, parce que tout ce qui contient une parcelle de vérité, un souffle d'émotion sincère ne se démode pas, parce qu'il contient une parcelle de l'éternel.

Il n'en est pas du tout de même de mouvements tout à fait artificiels comme le cubisme ou le futurisme. Je ne crains pas de dire qu'il n'y a là rien de sincère, de dire que le cubisme est un retour vers la construction et la composition. On dit cela aujourd'hui. Si le cubisme recherchait seulement la mise en place par plans, des volumes simplifiés par des lignes droites, ce ne serait pas autre chose que l'enseignement le plus classique de l'École, ainsi nos bons patrons auraient tous fait du cubisme sans le savoir comme Monsieur Jourdain parlait en prose !

J'ai dans mes cartons des dessins que je faisais à 19 ans, à l'Académie Julian, sous la direction de Jules Lefebvre, où les ombres sont délimitées par des traits droits, sont serties, les demi-teintes supprimées, pour mieux affirmer la construction. Dès mon retour de Rome, rue du Dragon, j'enseignais ainsi. J'exigeais et j'exige encore de mes élèves la construction par plans, l'affirmation par des arêtes. Donc là, rien de nouveau. Et il n'était pas nécessaire de passer par le cubisme pour en arriver là. C'est comme si pour aller de Paris à Marseille on affirmait qu'il fallait passer par Bruxelles.

La vraie doctrine cubiste a été une farce pour certains, pour d'autres une sorte de théorie philosophique, peinture[7] littéraire, objective et subjective en même temps[8]. Une personne, nous disait un cubiste, n'est pas qu'une forme. Derrière le visage il y a le cerveau qui pense. Il pense à ce qu'il voit, il pense à son passé, à l'avenir. Un portrait doit rendre cela. Ainsi, si votre modèle pose devant une fenêtre, si par cette fenêtre il voit passer des gens, des voitures, un tramway, etc., il faut évoquer tout cela. Voilà le point de départ. Point de départ tout à la fois subtil et enfantin. À ce point de vue psychologique[9] est venu s'ajouter le point de vue décoratif, mais décoratif dans le mauvais sens du mot, c'est-à-dire que l'artiste se laissait aller à composer des arabesques, des lignes, des masses, faisait bien à ses yeux, mais sans logique, sans rien qui les explique. Voilà le cubisme.

Il avait pour lui tout pour n'être pas viable. Il vécut un peu parce qu'il amusât. Parce qu'il trouvât, comme toujours, des gens pour le vanter. Parce que des impuissants vinrent à lui, car il est plus facile de se faire remarquer par des excentricités que par de belles choses faites de cette qualité première qui est la mesure. Parce que, enfin, certains hochèrent la tête en disant :

— Qui sait ? C'est peut-être très bien. Millet a été méconnu. Manet a été méconnu. Leurs toiles se vendent aujourd'hui des centaines de mille francs.

Et ils achetèrent des toiles cubistes. Elles ne se vendaient pas cher. Ce fut une sorte de spéculation. Cependant, cela ne dura pas. C'était tout de même trop laid. Il faut reconnaître que même de grands artistes ne sont pas toujours des gens d'un caractère très noble ni d'une honnêteté parfaite. Le cubisme ayant mis certains en avant, il s'agissait d'en sortir. On en sort[10]. D'une manière générale, tous ont un œil sale. C'est cela que les sots appellent "avoir liquidé l'impressionnisme."

Tout cela d'ailleurs n'est qu'un petit groupe parmi les artistes contemporains. Mais groupe bruyant. Ils sont intéressants à étudier parce que parmi eux il y a des gens de valeur et fort intelligents. D'autre part, s'en servant comme de réclame, avec eux se groupent des artistes de grande valeur, dont les œuvres n'ont rien à voir avec la doctrine cubiste, qui brillent alors d'autant plus qu'ils sont moins nombreux et entourés de tant de laideurs. Car c'est extraordinaire la salade de gens qui s'intitulent "indépendants". Beaucoup d'artistes passent pour révolutionnaires uniquement à cause du milieu où ils exposent. Leur art en réalité est des plus sages. Je pense à Despiau en ce moment. Voici un homme adorant sincèrement les belles choses et faisant de remarquables bustes. (À suivre)

Après le jugement aux Beaux-Arts, suis passé au G[ran]d Palais pour voir la maquette et les dessins du monument de Verdun. C'est un projet désespérant, d'une pauvreté d'imagination à faire pleurer. Jean Boucher est un tempérament curieux. Il parle magnifiquement. Il sculpte avec soin. Il semble intelligent. Et ses conceptions sont d'une pauvreté déconcertante.

Je pense à mes Fantômes, je pense à mon Tombeau du soldat sans destination. Et je suis navré.

Lily avait raison. J'aurais dû depuis longtemps travailler à mes Fantômes. Mon erreur, avec ce groupe, a été d'en parler comme devant aller au Chemin des Dames. Le Chemin des Dames n'intéresse plus personne.

8 [février 1922]

Qu'ai-je été faire hier soir chez Mainguet à la réunion de la Société de Boxe ? Je n'y suis pas resté longtemps et me suis facilement laissé taper de 50 F pour l'organisation de la soirée annuelle. Encourageons le sport en général et la boxe en particulier.

Aujourd'hui, bonnes idées pour le Bouclier auquel travaille Soudant. Le pauvre garçon passe ses journées à faire et défaire des ornements et des inscriptions. Il le fait avec une patience que je n'aurais pas. Les quatre médaillons évoquant 1848 seront : Michelet (réouverture de son cours au Collège de France), Lamartine (déclaration du gouvernement provisoire : la France n'intentera la guerre à personne), Louis Blanc (manifestation, L[ouis] Bl[anc] porté en triomphe. Le Peuple arborant les bannières), Victor Hugo (plantation de l'arbre de la Liberté, place des Vosges).

Je crois et j'espère que demain j'en aurai fini avec l'homme à la pioche. Ouf !

Lily vient de recevoir une lettre exquise de Madame Blumenthal où elle nous dit qu'elle va offrir au musée de New York la maquette des Fantômes. Je ne sais comment la remercier. Elle est de ces êtres rares vis-à-vis de qui on est heureux d'avoir de la reconnaissance. Je viens de lui écrire longuement.

10 [février 1922]

Eté rendre visite à la pauvre petite Antoinette. Affreusement pénible. Chacun affecte de ne s'apercevoir de rien. Cette pauvre petite vit poursuivie par un monde imaginaire qui la torture. On est incapable de la soulager. J'en reste angoissé, revivant par elle l'époque la plus affreuse de ma vie.

Chez Madame Blumenthal où j'allais chercher Lily, je trouve le duc de Luynes. Il racontait son séjour en Perse, en Asie Mineure, en Grèce, en Roumanie pendant la guerre. Il la fit presque continuellement dans l'Orient européen. Il parlait des Russes, et en a gardé assez peu d'estime. Entre autres histoires celle-ci : au front roumain, à l'époque toute proche de la révolution russe et peu avant la débâcle roumaine. Les troupes russes, dans le village où il était, se faisaient remarquer par leurs exactions. Un jour, un groupe de soldats s'attaque à un wagon-foudre rempli de vin. On tira dessus et par les trous d'où le vin giclait les hommes burent, s'enivrèrent, si bien que cinq d'entre eux tombèrent complètement saouls dans l'espèce de cuve qui était sous le foudre et se noyèrent littéralement dans le vin qui coulait. Appelé, le duc de Luynes indigné, emmène voir ce spectacle le colonel russe du régiment :

— Quelle belle mort !, dit ce dernier, après un moment de réflexion, mais cela dit sincèrement et non pas pour faire un mot d'esprit.

Chez M. Nénot où nous dînions, parlé de l'élection de demain et espérons bien avoir acquis la voix de M. Nénot pour Pontremoli.

11 février [1922]

Journée agitée. D'abord chez Guilbert pour les pierres du monument de l'École normale. L'idéal pour un sculpteur serait d'avoir chez lui un architecte travaillant à l'heure, qui ferait les dessins techniques, trop embêtant à faire. Mais cette sorte de collaboration est insupportable. On traîne. Ce Guilbert d'ailleurs me paraît bien médiocre. Chez Hoffbauer pour voir sa grande toile pour l'Amérique. Habile comme toujours. Je suis encore et toujours à me demander quelle est la valeur vraie d'Hoffbauer. J'ai peur qu'il n'y ait pas grand fond. C'est un de ces hommes dont on espère toujours quelque chose d'extraordinaire qui ne vient pas.

À l'exposition Modigliani je rencontre la jolie Lucie Goldschmitt. Elle était un peu suffoquée par ces portraits vus comme à travers des glaces déformantes. J'ai admiré par elle, combien le public avait de bonne volonté. Avec des explications, de belles phrases, on peut admirer n'importe quoi. Cette exposition Modigliani est ahurissante. Je crois vraiment qu'au point de vue peinture notamment, notre époque fera singulièrement figure dans l'histoire de l'art.

Après le déjeuner, au restaurant Vignon avec les docteurs de la popote d'Amiens (René Blum, docteur Dalimier que j'ai eu l'un et l'autre plaisir à revoir), entré au cinéma voir l'Atlantide. Passé deux bonnes heures. L'affabulation est stupide. De plus, l'actrice principale est mauvaise. La Napierkowska fut jadis jolie fille. Elle est devenue une grosse mère qui exhibe d'énormes mamelles et se vautre sur un lit, amas de chair molle qui n'a rien d'excitant. Mais tout ce qui est documentation prise sur place est remarquable. Frappé surtout par la razzia, scène dans le village, la caravane de captives emportées.

À dîner chez Pontremoli qui fêtait son élection. Retrouvé Lemaresquier, il y avait aussi Sicard, le ménage Rabaud, ce fut très gai.

Et enfin fini par la soirée Vaudoyer où la vieille Jeanne Raunay nous fit entendre sa voix tremblotante mais qu'elle manie avec infiniment de talent.

12 [février 1922]

Visite du ménage Morizet et de l'adjoint Lagriffoul. Le monument de Boulogne renaît de ses cendres. Il se fera au cimetière et non sur cette petite place exiguë du boulevard de Strasbourg. J'aime mieux cela.

L'après-midi, le malheureux marquis de Boisgelin est venu. Il voudrait que je fasse un buste de sa femme. Il m'apportait des photographies dont quelques unes pourront servir. C'est un si grand plaisir de faire un buste de jeune femme quand le modèle est là. D'après photographie c'est le travail le plus ingrat qui soit au monde.

13 [février 1922]

Tandis que je travaillais aux Fantômes, ce matin, on m'annonce la visite d'Antoinette, Mme Propper, etc. Petit envahissement. Antoinette toujours la même. Absente. Il faut l'appeler plusieurs fois et crier presque pour l'arracher à son cauchemar et la ramener parmi nous.

Courte visite l'après-midi de la fille du général Pau. Une grosse mémère.

Bonne journée de travail aux Fantômes, dont ce fragment touche nettement à sa fin.

14 [février 1922]

Journée sans histoire. Je profite du retard de Breton pour le moulage pour améliorer mon groupe. Corrigé l'arrangement des bras[11] (droit de l'homme au fusil et gauche de l'homme à la pioche). Ce morceau est devenu très sculptural.

15 [février 1922]

Le groupe des deux premiers Fantômes est terminé. Demain moulage.

Visite de M. Barbedienne. À son tour il installe une fonderie à cire perdue. Premiers pourparlers au sujet d'une édition de mon Carpentier, taille de 0.60, édition qui devrait être prête au moment des Olympiades.

Visite de Linzeler pour une commande des statues des quatre Évangélistes à faire en bois.

16 février [1922]

Au cimetière de Boulogne avec Morizet. Très bel emplacement. Je ferai là cette statue à laquelle je pense depuis les premiers jours de la guerre, cette femme que j'ai vue un soir, toute seule, adossée à un pilier de la gare d'Orsay, et qui pleurait, les bras tombant, sans un geste.

Breton m'a fait faux bond pour le moulage. J'avais organisé ma journée sans travail. Nous avons passé avec Lily au Petit Palais[12] pour revoir ce projet de monument de Verdun. C'est mauvais. C'en est attristant. Nous avons revu l'Hymne à l'aurore. Lily trouve ce groupe remarquable. L'homme est à refaire. Et ce sera autrement mieux en marbre, surtout si jamais il peut être présenté à sa place, dans le Temple, au Mur des Hymnes. Quel rêve ! Nous avons rôdé chez les antiquaires. Pour finir la journée à la réception chez Henri Rabaud, où nous voyons tout Paris.

17 [février 1922]

Soudant en a fini avec la préparation du Bouclier[13]. À peu près fini. Car je lui ferai certainement changer encore des inscriptions. Maintenant c'est à mon tour de m'y mettre. Et je vais m'y mettre avec d'autant plus d'ardeur que, en parlant tout à l'heure avec Paul Léon, celui-ci a envisagé avec grand intérêt mon idée de le placer sur la tombe du Soldat Inconnu à l'Arc de Triomphe. Je lui ai expliqué mon projet de présentation des faisceaux de fusils avec le drapeau en travers, sculpté en granit ou pierre, formé comme le pupitre sur lequel sera déposé le Bouclier. Nous avons aussi et naturellement parlé des Fantômes. L'idée de Douaumont lui plaît. Il m'a dit deux mots du projet du monument à Verdun de Boucher :

— Poincaré est emballé là-dessus, me dit-il, mais moi je n'aime pas cela. C'est lourd et sans imagination.

Et nous avons parlé du Temple. Il faut en faire quelques morceaux importants, les exposer pour mettre ce projet là en mouvement, et en tenter la réalisation.

Dîner chez l'ami Bouchard. Le docteur Tissier son ami était là. Celui-ci me fait l'effet d'un médiocre et d'un malin.

18 [février 1922]

Je me suis trompé dans mon pronostic pour le concours d'Alger. C'est notre projet qui a le prix. Me voilà donc avec une nouvelle formidable histoire sur les bras[14].

Passé deux heures agréables au théâtre Mogador, à regarder danser le couple Sakharoff qui fait, en ce moment, courir tout Paris. Ce sont de jolies esquisses. La femme surtout est remarquable. Elle est fort jolie et fort bien faite. Ce qu'ils font n'a guère de sens, d'ailleurs. C'est amusant. J'avais l'impression de notes d'album pouvant servir à quelque chose, Mais cela n'existe pas en soi. De l'impressionnisme en danse.

Chez Mme Paul Adam, Louis Bertrand nous tient d'extraordinaires théories pour nous prouver que les Arabes d'Algérie sont des latins, qu'il faut le leur bien persuader ainsi qu'aux Tunisiens, et qu'ainsi nous éviterons tout mouvement séparatiste !

19 février [1922]

T[rès] bonne conférence de ma belle-mère sur Marie Lenéru. Figure réellement intéressante que cette malheureuse femme, sourde muette, d'une richesse d'imagination magnifique. L'imagination, la qualité première de l'artiste. La seule chose qui ne s'acquiert pas. Base de tout. Une conférence comme celle d'aujourd'hui est un acte excellent. Toutes les fois qu'on aura l'occasion de dire  : "La guerre est la plus grosse des sottises", il faut le dire. Et ceci surtout  : "La fin des guerres dépend seulement de la volonté des hommes." Il y avait de belles phrases dans les fragments qui nous ont été joués, quoique assez mal joués. Je me souviens de ceci  : "En fait il n'y a que des luttes de minorités. La masse n'est qu'un trompe-l'œil."

Passé ensuite un instant chez S[alomon] Reinach. Comme toujours intéressante conversation qui roule sur les Mémoires de Guillaume II[15] d'abord, puis sur la manufacture de Sèvres et les faux objets d'art. Madame Reinach me signale un livre de J[ames] Darmesteter  : Les Prophètes[16], qui paraît-il est remarquable.

20 [février 1922]

Furieux ce soir. Je travaillais bien au buste de M. Millerand. Appelé au téléphone de la part de M. d'Est[ournelles] de Constant. Celui-ci désirait que je vienne cet après-midi à la Fondation Carnegie, pour étudier les plans d'un village modèle que ladite Fondation veut reconstruire au front. Un peu à contrecœur, j'y vais. J'y trouve Bigot. En face d'un projet ridicule. Affaire mal emmanchée. Pour moi, temps perdu. Pour Bigot c'en sera probablement encore plus. Pour des hommes de notre âge, l'intérêt c'est de produire nous-mêmes, mais pas encore de regarder travailler les autres. Nous revenons ensemble en tramway, moi et M. d'Est[ournelles de Constant]. Voici qu'il me demande de faire les bustes de sa belle-fille et de sa fille ! Elles ont heureusement de charmants visages. Je me promets, lorsque ces bustes seront en train, de lui demander de me présenter à Carnegie ou à un de ses conseillers pour mon Temple. Qui sait ?

21 [février 1922]

Toute la journée au buste de M. Millerand. Je suis content. Nous avons eu une grande joie, en entrant dans le salon de Mme Tauflieb de rencontrer Myron Herrick. J'espère que le vague projet de faire ce buste se réalisera. Je connais peu d'hommes plus sympathiques, dont émane en quelque sorte comme une lumière, dont le visage reflète plus de bonté, plus d'enthousiasme, plus d'idéalisme, que cet ambassadeur d'une république d'hommes d'affaires et d'hommes pratiques. Je me réjouis d'avance de sculpter l'enchâssement de ces yeux et l'encadrement de ce visage dans cette chevelure encore fournie et bouclée.

Retrouvé le général Pau qui m'a demandé à revenir seul à mon atelier pour le visiter tranquillement. Il n'y avait là presque que des généraux dont Gouraud. Il fait pitié avec son bras en moins et sa hanche démise. Malheureusement il ne me paraît pas très intelligent. Et puis je n'aime pas les gens froids.

23 [février 1922]

Été porter à M. Coutan la photographie du monument de Schaffhouse. Il s'est enquis du résultat du concours d'Alger et s'en est réjoui. Il était navré, parce que, aux élections qui viennent d'avoir lieu pour le jury du Salon, Gardet n'a pas été élu. Cela n'a rien d'étonnant dans cette Société. C'est en effet désolant quand on voit pour qui, Pâris excepté, Gardet a été remplacé.

Eté chercher Lily chez la petite Richet[17], pour dîner chez les Bernheim. Il a de fameux dessins, un Guido Reni (dessin à la plume), et un Hubert Robert particulièrement beaux.

Et voici qu'il me montre un buste de Voltaire, un plâtre patiné en bronze, qui viendrait de l'atelier de Houdon. Je l'ai examiné avec un intérêt tout spécial, à cause de ce buste en cire qu'on m'a apporté mardi. Le buste de cire est mieux. Il est même étonnant ce buste de cire. Je le regardais tout à l'heure. Ce qu'il a de plus particulièrement plaisant c'est la sincérité de son exécution. On sent que l'artiste n'a aucune préoccupation à côté. Il ne pensait pas à ce que font un tel ou un tel, aux diverses écoles, etc. C'est sculpté pour le plaisir de sculpter. C'est large, très nature, fait sans parti pris systématique. J'aime ce buste énormément. Dans l'expertise que l'on me demande, je dirai qu'il y a toute probabilité pour que ce buste ait été préparé pour en faire une fonte à cire perdue et que l'artiste se soit décidé à conserver la cire. Il me semble en effet que le noyau est composé de terre réfractaire et n'est pas fait en plâtre.

24 [février 1922]

La charmante Madame Laroze venue me montrer deux dessins exécutés d'après cette folle de Denyse. 

Commencé le groupe de deuxième plan des Fantômes avec un beau modèle, jeune danseur russe dans la purée[18]. Attaqué l'homme aux bras levés. Je crois ce changement heureux. Ce sera le seul geste un peu violent de ce monument. S'apercevant entre les deux figures sans aucun geste du premier plan, l'effet en sera, je l'espère, saisissant.  

J'étais fort fatigué à la fin de la journée, mais n'ai pas résisté au plaisir d'aller chercher Lily chez les amis. Millet ne semble pas croire que Poincaré et Lloyd George arriveront à se mettre d'accord ! Puisse-t-il se tromper !

25 [février 1922]

De Poussin à Matisse, tel pourrait être le titre de ma matinée. On pourrait mettre en sous-titre : Ou de l'honnêteté au vol. Avec Pontremoli que je rencontre à l'entrée de la salle, nous y venions tous deux pour voir le nouveau tableau : la Mort de Phocion ou plutôt les Funérailles de Phocion[19]. Le tableau est remarquable, composé et peint avec cette volonté, cette sincérité uniques. Il y en a presque trop. Les derniers plans se voient trop, comme avec une lorgnette. Mais ce qui est très beau, c'est le sentiment général du tableau. L'indifférence des gens comme l'indifférence des paysages à voir emporter ainsi le cadavre de cet athénien qui fut un jour si important. L'histoire de Phocion fait un peut penser à des événements d'aujourd'hui. À ceux qui, aux heures où les passions patriotiques sont exaspérées, osent se lever et dire à leurs concitoyens :

— Vous vous trompez. La guerre n'est une solution à rien. Il vaut mieux faire la paix.

À ceux-là il faut un grand courage, un courage plus grand que le courage collectif des armées. Il faut plus de courage souvent pour être seul à agir, à parler contre les sentiments des siens, qu'à s'en aller, porté par le souffle unanime d'une nation, accomplir un acte héroïque et violent. Il me semble que Poussin pensait ainsi. Sa vie solitaire à Rome, sa fuite de Paris après l'infructueux essai de séjour, prouvent sa grandeur de caractère. L'histoire de Phocion le hantait, puisque deux fois il en peignit des épisodes, et chaque fois des épisodes de sa mort. En tout cas, malgré le défaut d'ensemble dont j'ai parlé plus haut, cette toile est remarquable et émouvante.

Puis nous avons été voir les autres Poussin. Avec une joie toujours nouvelle j'ai revu cette admirable collection qu'en possède le Louvre. On trouve tout chez Poussin. Il est le père de notre peinture. Il a tous les dons. Il est paysagiste de premier ordre, décorateur dans le vrai et grand sens du terme, il est peintre de figures inégalées. En lui il y a un David moins froid, un Fragonard moins léger, un Ingres plus intelligent, un Delacroix, un Puvis de Chavannes. Voyez son Enlèvement des Sabines, la vie, le tumulte de cette scène à côté de l'immobilité de la toile de David, qui contient de magnifiques morceaux pourtant. Fragonard peignit-il jamais et d'une matière tout à la fois plus riche, plus transparente et plus dorée que dans ce petit fragment qui s'appelle Concert, ou tel de ces figures d'enfants comme celle de l'Inspiration du Poète. Combien de fois Ingres dû venir regarder le Triomphe de Flore[20] lorsqu'il travaillait par exemple à l'Âge d'or de Rambouillet. Et je suis sûr que Puvis de Chavannes dut venir en faire autant bien souvent, comme Delacroix devant cette extraordinaire toile : le Déluge. Toute l'école romantique est là. Poussin est grand, parce qu'à côté d'un sentiment élevé, d'une idée émouvante, on sent tout à la fois un amour attendri de la nature et un amour plus grand peut-être encore de son art. Quel respect il en devait avoir. Jamais une négligence. Dessin parfait, matière extraordinaire. Une lumière incroyable, insaisissable baigne tout.

La grosse faute des impressionnistes est d'avoir oublié cela, c'est d'avoir fuit devant cette difficulté. Monsieur Matisse ne s'en doute guère. Toutes les fois que je le peux, je vais voir les expositions de ces gens-là. Dans ces expositions d'ensemble on comprend mieux son homme. Il est tard. Je ne veux pas me fatiguer inutilement à disserter pour mon plaisir sur un artiste qui ne m'en a fait aucun. C'est faible, mal construit, peint sans amour. Quand on sort de cette sorte de bain de probité, de force, de pensée profonde, d'amour qu'est la salle des Poussin au Louvre, et qu'on va dans la boutique des Bernheim de la rue Richepanse, on a l'impression d'une sorte de profanation de ce qu'on vient de voir, comme un qui sortirait de l'église pour aller au lupanar. On en a l'impression complète, lorsque quittant la maison, on aperçoit à la devanture les toiles du hollandais Van Dongen. Avant-garde dit-on ? Arrière-garde, plutôt. Et quelle arrière-garde ! Car il n'y a rien de plus sinistre que des vieux qui veulent se faire passer pour jeunes.

26 fév[rier 1922]

Pour organiser un rendez-vous avec l'excellent Delaunay, je suis allé chez Bartholomé ce matin. Je le trouve en train de poser pour un peintre suédois ou norvégien[21], qui faisait de lui un portrait invraisemblable. C'est de cette sorte de peinture dont le hasard constitue un des plus importants éléments de réussite.

Déjeuner gai chez l'oncle Max. Benjamin très drôle avec son faux nez. Nous avions à dîner mon beau-père et Mlle Saillard. Nous avons passé une très agréable soirée à regarder des livres d'art, surtout l'album des dessins du Louvre.

27 [février 1922]

Le buste du président Millerand me donne un mal énorme. Jamais plus je ne recommencerai à travailler dans une pareille pierre. C'est impossible à finir. Il faut l'user avec de petites râpes, avec des pierres à polir.

Voilà que je reçois d'Alger une lettre de Bigonet. Il m'annonce que le fameux Gaudissard proteste contre le jugement du concours, a écrit une lettre de protestation au jury et fait paraître dans la presse algérienne des articles où, sous la signature d'amis, il éreinte notre projet, ceux des autres concurrents et porte le sien aux nues. Je suis bien décidé à ne pas m'émouvoir pour cela. Je ne me suis jamais senti de la sympathie pour ce Gaudissard. Il m'inquiète toujours. Je me suis toujours tenu sur une grande réserve. Je ne me suis pas trompé en ne le jugeant pas une nature chic.

28 [février 1922]

Encore un mois fini ! Vu ce matin un très beau modèle, un russe, qui fait l'affaire admirablement pour le jeune homme nu des Fantômes. Je l'ai embauché immédiatement et ai attaqué ce morceau aujourd'hui.  

Gratté sur le buste de Millerand aussi. Quel supplice ! Je comprends les soupirs désespérés du pauvre père Landucci pendant qu'il me préparait cette pierre.

 


[1]    Le manuscrit porte : "Madame Millet", raturé.

[2]    Au lieu de : "pareil à celui que proposait", raturé.

[3]    The Golden BoughA study in Magic and Religion, London, 1911-1915, Paris, 1921.

[4]    Au lieu de : "Je continue mes réflexions", raturé.

[5]    Précédé par : "évidemment", raturé.

[6]    Suivi par : "et tout à la fois l'un des derniers survivants", raturé.

[7]    Précédé par : "comme sorte d'application de la", raturé.

[8]    Au lieu de : "au plus haut point", raturé.

[9]    Au lieu de : "À ce point de départ psychologique", raturé.

[10]  Suivi par : "mais à quel prix pour certains", raturé.

[11]  Au lieu de : "corrigé les deux bras", raturé.

[12]  Petit ou Grand Palais ?

[13]  Bouclier votif.

[14]  Suivi par : "Bigonet l'infortuné ne me sera pas bien d'un grand secours", raturé.

[15]  Paris, 1922.

[16]  Les Prophètes d'Israël, Paris, 1890.

[17]  Jeanne Richet.

[18]  Le modèle Stoliarof.

[19]  De Nicolas Poussin.

[20]  L'Empire de Flore, en est le titre.

[21]  Il s'agit en fait d'Ossy de Perelma d'origines russes.