Septembre-1925

Cahier n°20

6 septembre [1925]

Longue et importante conversation avec M. et Mme Blumenthal. J'ai senti, qu'au fond, si M[ada]me était très désireuse de faire quelque chose, M[onsieur] l'était beaucoup moins. M[ada]me n'a pas voulu s'arrêter à la solution que je proposais d'en parler au directeur des Beaux-arts. Il a été finalement décidé que M. Blumenthal en parlerait à Rockefeller et lui proposerait de faire la chose avec lui.

8 [septembre 1925] Hossegor

Je reçois lettre de Mme Blumenthal, suite de notre conversation. Lettre pleine de réserve et faisant dépendre son aide de l'attitude de Rockefeller. Pourquoi alors m'avoir écrit si spontanément ?

23 sept[embre 1925] Paris

Dardé a fini d'installer cette invraisemblable cheminée sculptée et peinte, bien laide. Il a installé de l'autre côté de la rue, une sorte de boutique, comme un kiosque à journaux, où il a mis des bronzes à vendre. Mme Dardé sur un pliant tout en tricotant surveille le public qui passe ainsi entre ce kiosque et cette cheminée comme dans un défilé, surveillé d'un côté par Madame, de l'autre par Monsieur toujours barbu et dépoitraillé.

28 [septembre 1925]

Une des plus laides choses de l'Exposition, c'est cette soi-disant France que Bourdelle a installée devant le Grand Palais. J'ai horreur de cet art académique et conventionnel, de ces parodies de l'antique, et quelles parodies ! Ce n'est même pas drôle. C'est une caricature triste, faite par un mélancolique.

30 [septembre 1925]

Dezarrois aujourd'hui me dit que ce qui rend les Blumenthal hésitants, c'est qu'ils n'ont pas confiance, s'ils commencent, que le gouvernement continuera.

Il y avait foule dans ma salle aujourd'hui. Il paraît que c'est tous les jours ainsi. Il [ne] me reste presque plus de brochures. Moi qui craignais d'avoir fait un trop important tirage !