Cahier n°11
1er janvier 1922
Comme Alfred de Vigny qui écrivait dans son Journal[1] au 31 décembre : "Encore une année finie et j'espère n'avoir fait de peine à personne." Je crois pouvoir en dire autant, au moins volontairement. Mais je suis loin d'avoir accompli mon programme sculptural. Dur métier. Trop long. Il faut toujours compter passer sur un travail le double au moins du temps que l'on avait prévu. Ainsi en a-t-il été du monument pour Schaffhouse[2]. Ce qui m'a beaucoup retardé pour la mise en train des Fantômes. J'aurais bien aimé mettre ce groupe au Salon mais j'ai bien peur de ne pas pouvoir y arriver. Le premier groupe, celui de l'homme au fusil et de l'homme à la pioche vient bien, quoique l'homme à la pioche n'y soit pas encore. Ce morceau là devrait être moulé depuis longtemps. Quant à commencer Le Temple, Prométhée ou un autre morceau, comment y songer maintenant ? Pourtant j'ai travaillé dur cette année. Je suis sorti d'une besogne rude, compliquée et d'une correspondance lourde. Il en sera de même cette année j'espère et, les Fantômes finis, il faut absolument que je me mette à Prométhée. Cette année verra-t-elle un commencement ?
En attendant, j'ai aujourd'hui fait les visites annuelles. Vu M. Bartholomé remis de son histoire de sa statue du Carrousel. Les travaux en cours que l'on voit chez lui ne sont pas très beaux.
En allant chez le comte de Fels, j'apprends la mort de sa fille. C'est navrant.
Hier soir, nous étions chez Moreau-Vauthier à une sorte de bal masqué. Nous sommes rentrés vite. Ces sortes de divertissements ne m'amusent guère. Cela a même quelque chose de sinistre de voir des vieilles personnes se rendre ridicules. Il faut laisser cela à la jeunesse. Rien de plus charmant que de voir danser un jeune homme et une jeune fille. Chacun son tour. Moi je me sens de plus en plus à l'âge du spectateur. Mais par exemple, comme Mawilda de Meysenburg, je crie "bis" au spectacle.
2 janv[ier 1922]
Remis aux Fantômes. Cette figure de l'homme à la pioche me donne du mal. En vérité je n'ai pas encore trouvé l'arrangement de la tête ni son caractère. Je suis ennuyé.
M. d'Estournelles de Constant me téléphonait aujourd'hui et me disait qu'une lettre qu'il venait de recevoir d'Amérique lui confirmait tout à fait les impressions que nous lui avions dites de Philippe Millet.
3 janvier [1922]
Toujours aux Fantômes. Pas encore sorti de l'homme à la pioche.
À la fin de la journée, chez Georges Petit pour l'installation de mes envois à l'Exposition du Nouveau groupe (le buste du docteur Brocq, les deux Boxeurs). Éclairage désastreux[3] !
Très gentille réception chez nos amis Kapferer où j'ai revu avec grand plaisir Madame Machiels. Elle m'a parlé des corrections de ? qui sont des sortes de conférences.
4 [janvier 1922]
Chez Georges Petit, on cherche à faire un très grand homme d'un nommé Charlot qui fait de la peinture comme on en faisait dans l'atelier de Cabanel. Un œil sale, une peinture triste, surtout dans les figures. Les paysages sont mieux. Lebasque a une très jolie exposition. Cet homme a du talent. C'est frais, charmant. Guillonnet expose toujours ses mêmes petites ou grandes compositions pour boîtes à bonbons. Du Maroc, la jeune Mme F[ernande] Cormier a rapporté des toiles claires, mais faibles. Le bon Karbowsky fait de plus en plus de la peinture de jeune fille. À mon sens[4], Dabat est le seul qui apporte une note réellement personnelle.
Chez Madame Mühlfeld où j'ai été finir la journée, trouvé une nombreuse assistance (Valéry, M. Boulenger, L[ouis] Artus, Mme Fabre-Luce). Valéry racontait le thème d'une conférence qu'il allait faire en Suisse : l'esprit européen. C'est un homme instruit que ce Valéry. Mais confus[5].
5 [janvier 1922]
Au triste enterrement de Madame de Boisgelin. Quel invraisemblable mélange de frivolité, en face de toute cette famille en deuil, rangée. De Fels avait le visage ravagé comme le pauvre Boisgelin. Je les plains. Quoiqu'ils aient une fortune formidable, ce sont gens tous sympathiques. De Fels s'occupe de mille choses intéressantes et a des idées. La pauvre Mme de Fels vit, on le devine, dans les transes d'une hérédité mauvaise qu'elle connaît. Les jeunes femmes sont charmantes. Et cette petite qui est morte bien que nous la connaissions peu, n'était pas la moins charmante[6].
6 [janvier 1922]
Après une nuit d'insomnie complète, je me suis jeté ce matin sur les Fantômes et j'ai enfin sorti l'homme à la pioche. Un simple passe-montagne m'a tiré d'affaire. Cette figure est maintenant de la qualité des autres. Habillée uniquement d'éléments modernes elle semble [7] quelque chevalier du Moyen Âge sortant du sol bouleversé. Me voilà de nouveau complètement emballé par mon groupe. Il ne faut plus le quitter. Mais arriver pour le Salon, me semble un invraisemblable tour de force. Je vais le tenter.
À la fin de la journée, à Bois-Colombes, pour le jugement de petits concours où j'ai fait la connaissance de Hérant et Umdenstock. Quels bavards ! Hérant, petit monsieur à la tête en poire, parle bien, avec ruse et amène tout doucement son monde à son but. Comme son but était le même que le mien, je n'ai eu qu'à laisser faire.
Durant ma nuit d'insomnie, j'ai aussi trouvé l'arrangement des quatre médaillons d'angle du Bouclier (les Arts et les Lettres, les Colonies, les Travaux des champs et l'Atelier). J'ai remarqué maintes fois ce phénomène : je revois parfaitement dans la nuit, lorsque je ne suis pas à l'atelier, mon travail et c'est le plus souvent à ce moment-là que je trouve la correction à faire.
7 janvier [1922]
Les journaux nous ont apporté le récit de la première journée de la conférence de Cannes. C'est lamentable. Les raisons pour lesquelles rien ne marchera sont justement, à mon sens, celles pour lesquelles ces gens réunis à Cannes croient que tout marchera :
— Je me rallie à la proposition de M. Lloyd George, a dit Briand, étant d'avis qu'il ne convient pas de se laisser guider par des considérations sentimentales si honorables, après tout, qu'elles soient. Il ne s'agit pas de sacrifier à un préjugé les graves intérêts de l'heure présente.
Donc, voici ce qui est à la base et au sommet : l'abandon de points de vue élevés. Soyons positifs ! Parlons chiffres ! Parlons force ! Assez de sentimentalité, de dévouement, de désintéressement ! Parlons intérêt ! Ces malheureux ne se rendent pas compte que ce serait justement le contraire qu'il faudrait faire. C'est parce [8] que l'intérêt seul nous guide et nous a guidé depuis la fin de la guerre que l'Europe n'arrive pas à se remettre debout. Ce n'est pas parce que l'on convoquera en Italie ou autre part des représentants de l'Allemagne et de la Russie pour y parler intérêt que l'on arrivera à quelque chose de bon. Tant que nous serons obligés, par intérêt, de conserver une armée formidable pour obtenir de l'Allemagne, pendant 40 ans ! des payements impossibles, rien n'ira. Tant que la Russie sera menée par cette minorité ensanglantée, la Russie ne pourra pas se relever. Tant que l'Angleterre ne pensera qu'à faire du commerce "sans s'occuper de la moralité des gens avec qui elle commerce" (paroles de Lloyd George), l'Angleterre souffrira. Voilà la vérité.
Très bien travaillé aux Fantômes, cet après-midi. Je suis plein de mon sujet. J'espère avoir fini ce premier groupe pour la fin de la semaine prochaine.
8 janvier [1922]
Ce matin, visite du docteur Delbet, du docteur Cerf pour la statue de Farabeuf. Montré le premier groupe des Fantômes. Ils préféraient l'esquisse. Ils se trompent. L'esquisse a moins de caractère. Ce qu'il faut que j'en conserve, c'est l'aspect immense de fantômes. Que c'est difficile de faire quelque chose de très bien. Que c'est difficile aussi de se réaliser ! Avoir de la volonté, suivre sa voie sans bifurquer, est encore plus difficile : "Quel est l'homme, me disait un jour M. Lanson, qui a été complètement ce qu'il aurait voulu être ?" Dans le domaine de la morale c'est assez possible. Un homme peut toujours dominer ses mauvais sentiments. Mais ce qui est difficile c'est de mettre, quand on n'en a pas les moyens financiers, des pierres les unes sur les autres. "L'Homme fort, c'est l'homme seul", a dit je ne sais plus quel colosse de la pensée, Gœthe je crois. Cette phrase d'un farouche égoïsme a du vrai. L'œuvre à accomplir remplace tout. Tout est pour elle. Mais moi, avec tous ces chers êtres qui vivent par moi, quel double effort il me faut pour leur assurer tout et pour amasser de quoi, sans rien demander à personne, commencer les morceaux principaux de mon Temple. Et[9] le temps passe ! J'ai beau être fort et énergique, je m'use quand même à cette besogne[10]. Je veux que ce soit bien. Que d'heures passées avec Lily aussi le soir, à cette correspondance obligatoire. Combien notre temps à tous deux serait mieux employé à étudier des détails historiques de tel ou tel fragment, à mettre au point les parties[11] du bas-reliefs qui n'y sont pas encore tout à fait. Hélas ! Pas le temps. Et si j'ouvre souvent les battants de l'armoire où sont les dessins, ce n'est pas pour y prendre le cahier bleu qui dort mais pour tirer le casier du monument de Cépoy ou du monument de Neubourg ou du monument de Bagneux[12]... C'est toujours la lutte contre le temps. Et que faire ! Aurais-je pu m'y prendre autrement. Refuser des travaux ? C'est impossible. J'entrevois pourtant, aussitôt après que les Fantômes seront finis comme une accalmie, comme une éclaircie, une vision de ciel bleu dans les nuages qui s'ouvrent. Prométhée se dresse dans le ciel, là. Je veux, je veux absolument finir les Fantômes pour le Salon. Il le faut. C'est absolument nécessaire. Nous en parlions tout à l'heure avec Bouglé. Après les Fantômes, il faut préparer une exposition qui aurait lieu dans deux ou trois ans, faire des reproductions de mes dessins et tâcher alors de créer [13] un mouvement d'opinion. "Ce qui est possible est fait. Ce qui est impossible se fera." Je me sens nerveux ce soir. J'ai peur aussi d'avoir montré à trop de gens ce cahier, que mes idées soient tombées dans des oreilles de gens peu scrupuleux. Ah ! Il y a des heures où l'on voudrait tout entreprendre en même temps. On se sent les bras immensément ouverts et puis, ils se referment sur rien. Je crois que je fais en ce moment une œuvre très belle, ces Fantômes. Pour beaucoup ce serait un morceau capital. Un de ces quatre ou cinq morceaux qui sont les points culminants de la carrière d'un artiste. Pour moi, cela n'est rien. Je suis sincère. J'y travaille sans doute avec émotion. Je les aime. Mais qu'est-ce que c'est à côté de ce que je rêve, à côté de ce rêve ?
9 [janvier 1922]
Passé ma matinée[14] à draper le mannequin pour la statue de Buenos Aires[15]. Lélio maintenant n'a plus qu'à marcher. L'après-midi, visite de Miss Getty et de Madame de Cossé-Brissac, pour le buste de M. Getty. Le buste est enfin bien venu. Toutes deux l'ont trouvé ressemblant. Soudant a terminé les mailles du passe-montagne de l'homme à la pioche. Mais Getty et son amie à qui j'ai montré le groupe m'en ont paru excessivement impressionné.
Lily est montée tout à l'heure. Elle me sent préoccupé. Le fond de ma préoccupation vient de ceci. Depuis que j'ai appris l'autre soir, à ce banquet de l'École normale, les intrigues auxquelles se livre le nommé G[audissard] pour mettre en train cette Tour du travail de Rodin dont il veut faire tout à la fois une Tour de la Victoire et un monument à tous les morts de la guerre, je suis préoccupé. Comme j'ai montré mes dessins à beaucoup de monde, je crains que G[audissart] n'ait été mis au courant de mes projets. C'est un garçon sans personnalité mais qui s'assimile sans scrupule les recherches des autres. Alors, je tremble maintenant de voir les idées centrales de mon œuvre exploitées par un autre, comme il exploite l'idée de Rodin, comme il exploite les idées de son ami Violette. Bouglé me disait qu'il était, l'autre soir, à une réunion chez Madame Ménard-Dorian, étudiant avec les pacifistes allemands l'emplacement de cette Tour. Lily m'explique par A+B que tout cela ne peut pas aboutir. Peut-être[16]. Mais moi, il ne faut plus que je perde de temps. Coûte que coûte, il faut que j'arrive au Salon avec mes Fantômes. Il le faut. Il le faut. Tant pis pour les autres travaux[17]. Ils attendront. Soyons maître de nous-mêmes. Me préoccuper à propos des intrigues d'un G[audissard] est inférieur[18].
10 [janvier 1922]
J'ai fait recommencer aujourd'hui par Soudant l'entourage des trois figures centrales du Bouclier. C'était mince. Il est maintenant d'une plus juste échelle. Lélio travaille à la figure de Buenos Aires[19], avec une fille fort jolie, beaux volumes, douce et bête. Moi, j'ai travaillé aux Fantômes. Le premier fragment n'en est pas fini. Je regardais tout à l'heure Alexandre mouiller les quatre immenses figures du second plan. Tout est à faire. Est-ce matériellement possible d'arriver ! Pourtant il le faut, il le faut. J'ai l'impression que c'est indispensable. Je me sens un peu fatigué.
À dîner rue de l'Université. Je suis stupéfait de l'agitation de mon beau-père à propos de la conférence de Cannes. J'avais l'impression que tout marchait très bien. Il paraît que non aux yeux de nos hommes du Parlement :
— On devrait le renverser tout de suite et que cette conférence de Cannes soit dissoute.
11 [janvier 1922]
J'étais rentré hier soir persuadé que Briand avait fait mille erreurs à Cannes. Les nouvelles des journaux de ce matin me confirment au contraire que Briand obtient d'excellents résultats. Aussi bons, en tout cas, qu'il est possible avec le traité de paix que nous devons à Clemenceau. C'est là l'abcès. Et maintenant il est trop tard.
Bon travail, mais je ne crois pas possible au fond de moi d'arriver pour le Salon. Il faut s'illusionner quand même.
12 [janvier 1922]
Grande conversation chez Ladis, dans la chambre de Paulette couchée, à propos de la démission imprévue (imprévue dans sa forme) de Briand. Je n'approuve pas Briand, Lily non plus. A-t-il fui la bataille ? Il ne semble pas. D'autant qu'il semblait avoir la partie gagnée. De son point de vue personnel[20] il a bien joué. Il est parti sous les ovations de la gauche. Sa position est très nette. Cela force Poincaré à abattre ses cartes. Poincaré. Quel danger !
13 [janvier 1922]
Bonne journée, toujours aux Fantômes. Mais quel travail ! J'espérais avoir terminé ce groupe demain samedi. Il me faudra encore toute la semaine prochaine au moins.
À 5 heures j'ai été à ce rendez-vous au Monde Illustré pour la création de cette société des Lettres, des Arts et des Sports. J'ai trouvé des gens qui lisaient et épluchaient des statuts. J'ai entendu à nouveau parler de conseil d'administration, commissions, expositions, etc. Je regardais les têtes de ces gens qui parlaient de cela sérieusement, Dieudonné, Gaston Chereau, Lichtenberger, etc. Que de temps ces gens-là ont à perdre ! Vraiment, ce besoin qu'ont certains gens de fonder des sociétés est bizarre. Jamais ce mal n'a autant sévi qu'aujourd'hui. Quinze groupes se forment, poursuivant le même but, s'ignorant les uns les autres, ne se servant pas de l'expérience acquise par des groupements plus anciens. Le point de départ d'histoire de ce genre, c'est le plus souvent, non un besoin collectif mais l'ambition de quelque petit jeune homme à l'affût. On va voir l'un, l'autre. L'un ou l'autre se laisse faire. C'est ainsi que l'autre jour, j'imagine que tous ceux qui se trouvèrent à la réunion organisée par ce jeune Jean Routier durent être aussi étonnés que moi-même de se trouver si nombreux. On ne savait pas pourquoi on était là. Aujourd'hui on avait l'air de le savoir. On a étudié une sorte de programme qui ne signifie rien.
Poincaré a dû accepter de former le cabinet. Il semble avoir du mal. Nous approuvons de moins en moins le geste de Briand.
14 [janvier 1922]
Après ma correction chez Julian[21], ces corrections m'intéressent bien peu, j'ai été chez le bon petit libraire de la rue Bonaparte et me suis acheté toute la collection des Villes d'Art célèbres et des Maîtres de l'Art. Je me réjouis d'avoir des bonnes soirées à passer à lire et regarder tout cela.
Chez l'ami Fernand David. Il est toujours dans son petit atelier de l'avenue des Ternes. J'ai été stupéfait d'apprendre qu'il allait avoir cinquante ans. Comme ce chiffre sonne mal ! Hélas, je n'en suis pas si loin, moi non plus. Nous nous sommes rappelés quantité de vieux souvenirs, les études pour mon prix de Rome que j'ai faites dans son atelier qu'il me prêtait.
Bien travaillé à l'homme à la pioche. Mais ça ne va pas très vite. Je me console en pensant au mot du vieux père Guillaume à Rome :
— Le temps ne respecte pas ce qui est fait sans lui.
Poincaré semble former son ministère. Lloyd George, revenant de Cannes, s'est arrêté à Paris pour le voir. L'ennui avec un homme comme Poincaré, c'est qu'il[22] doit manquer totalement d'imagination. Ce qui semble l'avoir surtout fait sursauter dans les tractations de Briand et de Lloyd George, c'est que ceux-ci n'agissaient pas suivant les vieilles formules, les bons vieux usages diplomatiques. Or un traité en lui-même, qu'y reprocher ? On y changera évidemment certains mots. Poincaré[23] n'obtiendra des Anglais rien de plus que cela[24]. Mais ça durera plus longtemps.
15 [janvier 1922]
Déjà quinze jours de passés. Il me semble que je ne fais rien. Que rien n'avance.
Bien travaillé ce matin avec le petit Le Bohec. Ce groupe des Fantômes est terriblement difficile. Je veux que ce soit très exécuté et en même temps il faut que ce soit âpre, que l'on sente ces hommes couverts encore de la terre dont ils sortent. Au fond, l'éternelle difficulté de toute œuvre d’art : que ce soit très exécuté sans en avoir l'air.
Père et mère venus déjeuner. Mon beau-père lui-même m'a semblé frappé par le fragment des Fantômes presque achevé.
Réception chez M. et Mme Lanson. J'y rencontre Paul Léon. Toujours aussi gentil avec moi. Me questionne toujours avec le même intérêt sur mon travail. C'est un homme remarquablement intelligent. Je lui ai dit l'impossibilité réelle où j'étais d'arriver pour le Salon de cette année. Il le regrette mais pas autant que moi.
Chez le ménage Siegfried où je tombe en plein milieu dit "Indépendants". René Piot, à l'aspect d'un bureaucrate, un nommé Gallimard, éditeur, critique d'art. Puis j'ai vu arriver [Dunoyer de] Segonzac, grassouillet, souriant. Le brave garçon devient chauve. Il se coiffe en arrière et ses cheveux qui laissent un vide important entre eux et le crâne font comme l'aigrette de quelque échassier. Je l'ai revu avec plaisir. C'est un homme vraiment sympathique. Tellement sympathique que je lui ai dit de sa peinture un bien que je ne pense pas. J'ai vu arriver un autre énorme garçon à forte mâchoire, à grosses dent : c'était Philippe Besnard. Ça, c'est moins sympathique. Il a épousé une gentille petite femme. Ils m'ont demandé à venir nous voir. J'espère que cette demande n'était que platonique. Bavardé avec plaisir avec le bon [Dunoyer de] Segonzac. Il me dit avoir recommandé Despiau, voici quelque temps, à une dame amie, pour faire les bustes de ses enfants. Là-dessus le nommé Gallimard dit :
— Moi, pour des bustes d'enfants, il y a Marque.
Marque ! Le plus bête des sculpteurs. Comparer Marque à Despiau... Toute la sottise et l'ignorance des thuriféraires du "Modernisme" se trouvaient condensés là[25].
16 [janvier 1922]
Après une bonne journée de travail, passé chez Georges Petit à l'exposition Majorelle. J'y rencontre le jeune Guénot, l'exquis commandant Ceillier, Vatin-Pérignon. Avec Vatin-Pérignon je fais le tour de l'exposition où il y a des choses remarquables. C'est évidemment un peu de la peinture "Kodack", en ce sens que c'est peu grandi, pas interprété du tout, comme j'espérais. C'est quand même très intéressant. Certaines vues dans l'Atlas sont extraordinaires. Il y a un vieux château babylonien qui me reste dans la mémoire.
Je vais en face, à notre groupe et je vois que le Luxembourg a acheté une toile de Charlot, une Bergère mal dessinée et mal peinte. Les mêmes gens qu'il y a dix ans hurlaient : "Vivent les impressionnistes !", sont prêts à écrire aujourd’hui : "Vivent les bouguereautistes !" Car qu'est-ce que cette toile sinon un mauvais Bouguereau. Du même Charlot une toile est achetée par le musée de Tokyo. On sent là-dessous la poussée de la maison Georges Petit. Triste époque et qui favorise surtout les farceurs et les médiocres.
17 [janvier 1922]
David a aimé aujourd'hui mes Fantômes. Nous avons passé une sympathique soirée avec Bigonet et le ménage Taillens qui sont aussi venus dîner.
18 [janvier 1922]
Presque chaque jour en ce moment, les journaux publient la photographie d'un sensationnel projet de monument pour Verdun. Il y a quelques jours c'était le projet d'un architecte américain. Je trouvais d'ailleurs cela choquant. Puis paru un immense projet de l'ami Moreau-Vauthier, sorte de porte triomphale dont il voudrait faire comme le point de départ de la voie sacrée. Aujourd'hui, c'est le projet de J[ean] Boucher. Impossible de rien en dire d'après semblables documents. J'ai cependant l'impression d'une silhouette banale.
Je pense à mes Fantômes. Je crois l'emplacement Chemin des Dames finalement mal choisi. C'est autour de Verdun que se concrétise le souvenir de la guerre. Verdun va en devenir de plus en plus le lieu de pèlerinage, le sanctuaire. Alors me faudra-t-il bientôt moi aussi proposer mon œuvre ?
Visite d'Elsinger ce soir. À propos du monument de Mexico, dont il me montre le projet. Remarquable de stupidité. Sous une sorte d'obélisque XVIIe, Elsinger exécute une copie de la Marseillaise de Rude. Au-dessous j'exécute une copie en bas-relief du monument de Bordeaux !
19 [janvier 1922]
Zina Lafont est venue nous voir et nous a entretenus de ses incohérentes idées sur le bolchevisme. C'est toujours la même chose. Ce qui est le plus curieux dans le cas des bolchevisants, c'est qu'ils ne se lassent pas de refaire tous les jours les mêmes discussions, les mêmes conversations. Ce sont les derniers casuistes.
20 janv[ier 1922]
Chez le maréchal Lyautey. Madame Lyautey est tout particulièrement aimable pour moi. Le maréchal me dit qu'il sera très heureux que je lui fasse son buste. Je crois que ce buste se fera dans la première quinzaine de février.
22 [janvier 1922]
Impression très curieuse aujourd'hui chez Philippe Millet. Petite réception amicale. Dans la salle à manger[26] on avait retiré la table et à la musique d'un phonographe jouant en sourdine, quatre ou cinq couples dansaient. Musique adéquate pour ces danses lentes, aux couples très enlacés, il manquait un éclairage voilé. Tout le monde d'ailleurs parfaitement convenable. Impression d'époque. Lendemain de guerre ou de révolution.
Philippe toujours désolé de l'orientation politique. Poincaré va nous mener à l'isolement complet.
23 [janvier 1922]
J'espérais bien en avoir terminé avec le premier morceau des Fantômes. L'homme à la pioche ne me satisfait pas. Je remets le moulage.
Mme Mühlfeld à qui je rends visite à la fin de la journée et que je trouve seule me raconte pas mal d'histoires. Curieuse femme autour du canapé de qui toutes les histoires de Paris viennent déferler comme des vagues autour d'un petit récif. La conversation vient sur Philippe Berthelot, comme je disais que je regrettais cette aventure :
— Ne le plaignez pas, me dit-elle, il se promène en ce moment[27] aux Baléares ou aux Açores. On a rentré pour l'instant le collier de perles. Mais dans quatre ou cinq ans on le ressortira. Et on rachètera un hôtel.
Puis la conversation vient sur Mme de J[ouvenel] qui avait rejoint Philippe B[erthelot] à Washington :
— Mme de J[ouvenel] n'est pas sa maîtresse du tout. C'est un paravent pour lui. Il y a des affaires d'argent là-dessous. La maîtresse de B[erthelot], c'est Marie Laurencin, la femme peintre. Elle montre d'ailleurs à tout le monde des lettres enflammées de Philippe. Marie Laurencin avait épousé un Allemand. Pendant la guerre elle divorça. Mais elle est restée très bien avec lui et va le voir en Allemagne. Elle assure qu'elle ne couche plus avec lui. Il y a aussi des histoires d'argent là. D'ailleurs Philippe Berthelot est de l'association Boni de Castellane, Sert, Dutasta (ambassadeur par la grâce de Clemenceau), etc. qui rabattent pour Arnold Seligmann.
J'interromps et je dis :
— Comment se fait-il que Clemenceau ait protégé un homme comme Dutasta que tout le monde sait véreux ?
— On dit que Dutasta est le fils naturel de Clemenceau.
Voilà ce qu'on entend dans le petit salon jaune. Quelqu'un, je ne sais plus qui, appela un jour le sofa où reçoit Madame Mühlfeld, le "Sofa enragé".
23 [janvier 1922]
Journée passée aux usines Dervillé[28] pour les marbres du monument de Madame Darracq. J'ai admiré pendant le voyage de retour le travail d'une charmante jeune femme. Elle sut se partager entre deux voyageurs voyageant dans des compartiments différents et, à l'arrivée à Paris elle partit avec l'un, après avoir donné rendez-vous à l'autre.
24 [janvier 1922]
André Maginot nous a montré ce soir de merveilleuses projections photographiques de son voyage aux Indes. J'ai surtout été impressionné par une photographie des bords du Gange à Bénarès, les bûchers où l'on brûle les cadavres avant d'en jeter les cendres dans le fleuve.
Pourrons-nous un jour faire ce voyage là !
26 [janvier 1922]
J'ai ouvert aujourd'hui, la porte sur le jardin, pour, comme toujours, avant de terminer, regarder mon groupe de loin. J'ai malheureusement découvert d'importantes erreurs, surtout à l'homme à la pioche. Cette figure n'a jamais été bien. Dans aucune esquisse elle n'est bien. C'est parce que, en vérité, le sentiment en est indécis. C'est encore dans le grand fragment en cour qu'elle est le mieux. Cependant [29] insuffisante.
J'ai trouvé l'arrangement du buste de Millerand. Je le fais tailler par Crosas. C'est un travailleur énergique.
Le Bouclier[30] vient bien. Je fais faire par Soudant toute la partie architecturale et ornementale. Je pensais un moment pour l'exécution faire du damasquinage. Ce n'est pas le cas. Je le ferai en matière unie. Bronze argenté et doré. Avec une belle patine, ce sera magnifique. J'aime bien mon Bouclier. Il est pour moi une manifestation de ma façon de comprendre l'art dit décoratif. Ce sont les idées et les événements historiques qui m'en ont dirigé la composition. Tout autre procédé n'est que mode.
27 [janvier 1922]
Si jamais j'exécute mon Temple ou si je fais un certain nombre d'œuvres bien réussies, ces cahiers en prendront d'autant plus d'intérêt dans l'avenir. Lorsqu'on tient ainsi ce journal quotidien, on se dit, on dit que c'est pour soi-même. Sans doute, mais c'est bien aussi un petit peu pour les autres. Les autres ne s'y intéresseront qu'en raison de la valeur et du renom de celui qui les a écrits. Voilà pourquoi je note ici ma façon de travailler sur les Fantômes, en ce moment. Jusqu'à ces jours j'ai pris modèle. Je les ai copiés et mesurés. Ainsi j'ai fini mon premier groupe : l'homme au fusil et l'homme à la pioche. Maintenant je ne m'occupe plus du modèle. On pourrait dire : c'est lorsqu'un morceau est fini une première fois que l'œuvre commence. Je parle de cette sorte d'œuvres qui doivent être exécutées dans de grandes dimensions. Les proportions de la nature ne peuvent plus être suivies. Il faut allonger les bras, équilibrer un volume, diminuer les têtes, que sais-je ? Pas de lois. C'est l'œil, l'instinct du statuaire qui dirige. Instinct que tout le monde n'a pas. M. Bartholomé[31] par exemple ne l'a pas. La statue du Carrousel le prouve. C'est un instinct que Rude avait au plus haut degré. Cette heure où, sur le groupe pour ainsi dire terminé, l'on travaille aussi largement pour mettre en valeur les grandes directions, effacer les détails inutiles, est l'heure magnifique. On travaille comme si on commençait. Mais plus qu'au début, plus même qu'au moment où l'on fait l'esquisse, c'est l'heure de la vraie création.
29 [janvier 1922]
Que ce buste du président Millerand me donne du mal. Cette pierre de Senozan[32] est affreuse à travailler. C'est un vrai supplice. Finir semble impossible. On a beau la prendre dans tous les sens, je finis toujours par trouver un éclairage où ce n'est pas fini.
À l'heure dite, la princesse de Polignac est arrivée et par cette route de Versailles, tant parcourue à bicyclette dans ma jeunesse, nous sommes partis pour Dampierre. Temps gris, triste, pluie. J'ai été reçu de manière exquise par le duc de Luynes et sa femme. Je me réjouissais de cette visite. Mon espérance n'a pas été déçue. Plusieurs grands chefs-d’œuvre :
La Pénélope de Cavelier, dans le vestibule. Magnifique de mouvement, de sentiment, et d'exécution impeccable. C'est soigné jusqu'au bout, presque trop. La ligne horizontale du cou, de l'épaule gauche au sommet de la tête. Je pensais aux belles heures de joies qu'il a dû avoir en sculptant cette jolie figure.
Le Louis XIII de Rude, à mon sens, un peu moins parfait. Il y a une jambe droite qui n'est pas impeccable. N'importe, c'est aussi une des belles œuvres du siècle dernier. Le buste de Louis XV par Lemoyne qui ne vaut pas le Louis XV enfant qui est à la villa Médicis, mais très beau. Le portrait du Cardinal par Philippe de Champaigne dans leur salle à manger
L'Âge d'or d’Ingres. C'est un grand chef-d'œuvre. Puvis de Chavannes a-t-il connu ce chef-d'œuvre ? Il contient tout ce que Puvis a cherché. De plus, une solidité d'exécution jamais égalée. Ingres mit, me dit le comte de Luynes, dix ans à faire cette toile. Il s'était installé dans la pièce et en avait fait son atelier. Un jour, le père du duc de Luynes actuel, voulant donner une fête, pénétra, malgré la défense d'Ingres dans la dite pièce. Il y trouva plusieurs autres œuvres auxquelles Ingres travaillait là. D'où brouille. Ingres se vexa et ne termina jamais la toile. En face de l'Âge d'or, Ingres devait peindre l'Âge du fer. La toile est paraît-il commencée. Tout le fond est fait, paysage, avec une sorte de Temple. Pas un seul personnage. Cette toile est actuellement cachée sous une tenture rouge, et d'innombrables clous sont plantés, car cela servait de panoplie.
Toute cette belle collection d'œuvres du XIXe a été faite par le duc de Luynes, grand-père de celui-ci. C'était un homme éminent, savant, chimiste, archéologue, grand amateur. Il reconstitua l'acier des lames de Damas et en fit quelques exemplaires que le duc m'a montrés dans sa très remarquable collection d'armes. Son goût personnel n'était pas toujours parfait. Goût de l'époque, et cet exemple me confirme une fois de plus dans mes idées au sujet du "décoratif". Le plafond de la salle de Louis XIII est affreux, boursouflé, chargé. Presque partout mêmes erreurs.
Très peu d'artistes sont complètement personnels. Des hommes comme Rodin ou Meunier sont exceptionnels. Ils éclatent dans leur temps avec la soudaineté[33] d'un accident, en quelque sorte. La plupart des artistes descendent directement, même les plus grands, de ceux des autres époques. Les plus révolutionnaires ne sont, la plupart du temps, révolutionnaires qu'en paroles[34]. Voici aujourd'hui Bourdelle par exemple qui parle de sa sculpture "d'avant garde". Son avant-garde consiste à imiter les grecs du VIe siècle. Cavelier dont j'admire tant la Pénélope, ou le vieux Guillaume, ou Rude, s'inspiraient de l'époque du Parthénon[35]. Demain, lorsque tout le troupeau, ainsi qu'il apparaît, fera comme Bourdelle et pastichera les grecs du VIe, le révolutionnaire sera celui qui un jour arrivera avec une statue exécutée comme celle de Cavelier. Celui-là par exemple, je le féliciterai. Voilà ce que je pensais tout à l'heure en regardant la Pénélope et l'Âge d'or. Dans le geste de [la] tête je voyais réalisé ce que d'autres cherchent avec outrance. Dans la solidité des nus d’Ingres, je voyais réalisé ce que les cubistes repentants cherchent en parlant sans se douter de ce que c'est de "construction". Ni Ingres, ni Cavelier, ni Rude ne faisaient de discours. Ils n'écrivaient pas dans les journaux. Ils travaillaient sincèrement. La nature était leur source et leur but. Ils ne cherchaient ni cubes, ni sphères dans leurs modèles mais un dessin vrai. Le reste, ce qui fait qu'une œuvre est un chef-d'œuvre, cela ne s'obtient pas avec des théories. Cela ne dépend même pas de celui qui le crée[36].
Cahier n°12
30 janvier 1922
Enfin, j'ai solutionné l'homme à la pioche. J'arrive à l'effet de l'esquisse. Il n'y a maintenant vraiment plus qu'à exécuter et à finir. Je crois vraiment que je finirai cette semaine. Le morceau le plus difficile sera terminé, après la figure nue. Je vais m'y mettre aussitôt.
Visite de Granet. Il a beaucoup aimé tout ce qu'il a vu en cours, le fragment des Fantômes, le Bouclier, le buste de Millerand qui vient très bien. J'ai trouvé un arrangement très bon.
À la fin de la journée, chez Henry, pour les embrasser. Je suis resté un long moment avec Alice, dans la chambre où le brave M. Messener reposait pour toujours. Il était terriblement changé sur ce lit de mort, vieilli et très blanchi. C'est plus qu'une page, c'est un grand chapitre de notre vie qui se clôt avec cette mort. C'est nous qui devenons maintenant les anciens. La vie est courte, affreusement courte. Quand on commence à s'en rendre compte pour de bon, il est trop tard.
Reçu lettre de Bigonet, à propos d'Alger. Mon pronostic : nous n'aurons pas le prix.
31 janvier [1922]
Assez fatigué ce soir. Beaucoup monté et descendu mon escabeau. Je ne suis pas encore tout à fait satisfait de l'homme à la pioche. Madame Paul Adam qui venait déjeuner en a été impressionnée, de même que M. de Vaux-Réal[37], le patron de Marcel[38]. Je crois que j'aurais mieux fait de sculpter chaque figure à part, dans ce groupe. J'aurais été probablement plus rapidement et j'aurais sans doute obtenu des effets plus imprévus.
Pour le concours d'Alger[39], suis allé porter à M. Coutan les photographies. J'avais aussi apporté avec moi la photographie du monument de Schaffhouse. M. Coutan n'ira pas à Alger. Je le regrette, car je suis sûr qu'il m'aurait soutenu. Il a été très emballé par le groupe de Schaffhouse et m'a demandé de lui en donner une photographie.
[1] Journal d'un poète, Paris, 1885.
[2] Monument aux morts.
[3] Au lieu de : "Mauvais éclairage", raturé.
[4] Suivi de : "le seul tempé[rament]..." raturé.
[5] Précédé par : "il me paraît", raturé.
[6] Au lieu de : "était délicieuse", raturé.
[7] Au lieu de : "rappelle un peu", raturé.
[8] Au lieu de : "C'est justement parce", raturé.
[9] Au lieu de : "Mais", raturé.
[10] Suivi par : ", à ces commandes." raturé.
[11] Au lieu de : "mille détails", raturé.
[12] Ce sont tous des monuments aux morts.
[13] Au lieu de : "lancer", raturé.
[14] Au lieu de : "ma journée", raturé.
[15] Indépendance du Brésil (Monument à l’).
[16] Au lieu de : "Sans doute." raturé.
[17] Au lieu de : "tout le monde", raturé.
[18] Au lieu de : "indigne de moi." raturé.
[19] Indépendance du Brésil (Monument à l’).
[20] Au lieu de : "Personnellement", en début de phrase, raturé.
[21] Suivi par : "au fond", raturé.
[22] Au lieu de : "que cet homme", raturé.
[23] Précédé par : "Mais", raturé.
[24] Au lieu de : "Briand", raturé.
[25] Au lieu de : "dans cette phrase-là.", raturé.
[26] La phrase débutait par : "Je vois dans la salle à manger où...", raturé.
[27] Au lieu de : "aujourd'hui", en début de subordonnée, raturé.
[28] Usine de taille de marbre.
[29] Au lieu de : "Mais c'est encore", raturé.
[30] Bouclier votif.
[31] Précédé par : "L'excellent", raturé.
[32] Saône-et-Loire.
[33] Au lieu de : "brusquerie", raturé.
[34] Suivi par : "Les œuvres sont souvent des pastiches d'autres époques." raturé.
[35] Au lieu de : "des grecs du VIe, de l'époque classique." raturé.
[36] Au lieu de : "Cela ne dépend presque même pas de celui qui le fait." raturé.
[37] Dans le manuscrit, orthographié "de Vaux-Reil" à cet endroit et "de Vaux-Réal", le 17 avril 1923.
[38] Marcel Cruppi.
[39] Alger (Monument aux morts d’).