1942
Cahier n°41
17 décembre [1942]
P. A. Masson me reçoit dans un nouveau bureau. Quand j'entre, il est en conversation avec une secrétaire. J'en profite pour faire l'examen du milieu. Aux murs, des toiles ultra modernes. Au centre de la pièce, isolée, sur un chevalet, une petite nature morte à caractère ancien, très noire, excellente. J'ai besoin de lire et de relire le nom de Derain pour être sûr que ma vue ne me trompe pas. P. A. Masson, froid, supérieur comme tout fonctionnaire vide, en a fini. Je lui remets mon prix pour le groupe Formigé. Il me demande si je vais le faire tout seul, quels seront mes aides? Je réponds que je fais ma sculpture moi-même. Il n'insiste pas longtemps. Il faudra attendre un peu pour que tout soit réglé, parce que Poughéon a demandé quelques délais pour avoir des renseignements. Visite de son "musée". Il y a un Bonnard très laid. Toujours mal construit. Ce n'est que de la tache. Un Quelvé. Incroyable qu'on attache de l'importance à ces balbutiements d'ignorants, etc. En somme les mercantis sont derrière tout ça et se servent des murs officiels pour leur réclame. Aussi un Waroquier, un Friesz. Faibles et sans aucune sensibilité. Un Vlaminck aussi qui se reconnaît bien. Très important que ça se reconnaisse tout de suite et de loin. Et au milieu, le Derain, tout noir, éclate comme un excellent "à la manière de Ribot".
Et je quitte le glabre et glacial P. A. Masson. Quand il y aura Hilaire à l'État, les Beaux-Arts partout seront en belles mains!
À déjeuner Jacques Thibaut et sa femme. Dans la musique, il en est comme dans la peinture. Plus aucune conscience professionnelle chez les musiciens d'orchestre. Exemple : l'État a accordé 800 000 F annuel aux associations. Il y a de quoi faire d'excellents concerts. Comme condition première, au lieu de 2 répétitions il devrait y en avoir trois. Alors, auparavant on avait 2 répétitions de 3 heures, maintenant on a 3 répétitions de 2 heures. Et voilà. Aucune discipline parmi les exécutants. Ce ne sont pas les mêmes, bien souvent qui viennent aux répétitions et qui jouent ensuite au concert...
On parle des événements, on s'attend à de plus grands malheurs encore.
Lui et sa femme sont emballés du Cantique. Travaillé après leur départ. Moulage la semaine prochaine.
18 déc[embre 1942]
Acheté ce matin une nature morte très remarquable, chez Naïto : un gros vase de Venise et des fruits au pied... De qui? Signature illisible.
Mais j'y allais pour acheter deux cadeaux de Noël pour Jacqueline et Françoise. Deux objets japonais de fumoir. La seule excuse, et c'en est une, à la manie de fumer, est le prétexte à de jolis bibelots.
Mes dessins de Dante sont encadrés et font très bien. Gros regret de les avoir vendus.
Chez Baudinière où le tirage du livre est commencé. Bien émouvant. Je crains d'être fortement engueulé un peu par tout le monde, académie, critiques, milieux avancés, milieux-milieux, etc. Mais surtout je regrette de n'avoir pas bien dit ce que je pense, d'être mal compris. Il manque un développement sur la question de "la personnalité". Il en manque un aussi sur le réalisme tel que je le comprends et qu'on pourrait appeler le réalisme symbolique. C'est-à-dire l'expression des idées par des personnages vrais, qui deviennent symbolique par leur intensité. L'art grec en est une des plus parfaites manifestations, et le serait encore plus nettement si nous possédions plus d'originaux. Exemple : le Doryphore ou l'Apoxyomène ou la Vénus de Milo. Rien de conventionnel ni d'allégorique. Ce sont des personnages vrais, des statues-portraits véritables. Des formes aussi bien dessinées ne s'inventent pas. Même pour les statues polyclétéennes, qui ne sont que des copies (une certaine insensibilité qu'on y remarque, tenant à ce fait précisément que ce sont des copies), on sent les dessous construits, les dessins serrés de l'œuvre faite près du modèle. La Vénus de Milo est bien la femme à déesse, le Doryphore est bien l'athlète, la force, bien plus que les gros Héraclès boursouflés, l'Apoxyomène est l'agilité.
J'avance méthodiquement sur le Cantique qui prend un aspect terminé. Il faut finir seulement quand on ne voit plus rien à retoucher. Il n'y a pas de détails.
La petite Nounou m'apprend que les deux frères de Mismetti ont à leur tour dû partir en Allemagne.
19 [décembre 1942]
Après une très bonne journée (cuisse droite, échine), nous allons chez les Granet, somptueusement installés dans un hôtel Napoléon III, avenue d'Iéna. Réception genre avant-guerre. Larbins impassibles et méprisants derrière une large table couverte d'assiettes pleines de tartines, boissons variées. Nous y rencontrons Mme Vitry, Mme Faure, sa fille et les Chevallier-Chevignard. Le fils Vitry revient d'All[emagne] où il est resté trois ans. Il est en bonne santé. Au premier il y avait audition de la jeune Babette Lionnet. Là, Marguerite Long, Jeanne Lubin, Sammazeuil, etc. Jeanne Lubin, vraiment magnifique. J'aimerais faire ce buste.
Soirée à l'Opéra-Comique : La Habanera. J'ai été très ému toute la soirée. L'œuvre est belle, bien que médiocrement donnée. Le second acte surtout est très confus, trop noir. Tout est bien dans cette pièce sauf la mort de Pilar qui n'est pas logique. Pilar en effet qui commençait à s'enamourer de Ramon. Nous le sentions déjà à Rome ce défaut. Il aurait fallu trouver autre chose. Mais bien difficile. N'empêche que c'est une œuvre rare, comme il y en a eu peu depuis longtemps. Et c'était peut-être plus encore les souvenirs de Rome qui m'émouvaient, William mort, Raoul malade, Jacques mort.
20[décembre 1942]
À déjeuner Marguerite Long, femme extraordinaire. Tempérament énorme. Elle a eu l'idée de jouer avec Marcel. Elle s'est emballée sur la façon dont il a conduit à Cannes. Il conduira à la fin février, un concert à la Société des Concerts - le meilleur orchestre de Paris - où Marguerite jouera deux concertos. Il revient ce soir de Pasdeloup et là on lui demande sa seconde symphonie. Il est enchanté, évidemment. Mais, comme nous sommes tous inquiets de nouveau pour tous ces jeunes gens!
Des amis sont venus aujourd'hui voir le Cantique. Ça porte énormément. Je crois vraiment enfin, en finir cette semaine. Il y avait les Le Chevallier-Chevignard, Baudry, Expert, Domergue. Domergue prétend que l'Espagne pourrait être bientôt entraînée dans la guerre... Il s'agirait d'une attaque de Gibraltar par terre. Quelle aventure encore! On se demande comment et quand le monde se remettra de pareilles secousses. L'intelligence a tué le cœur. L'intelligence seule a fini par justifier la plus colossale bêtise. "Et la bêtise par dessus tout", disait Victor Hugo.
Expert m'a dit qu'on me regrettait à l'École... L'application de la nouvelle réglementation en architecture donne d'énormes difficultés. Je suis très heureux de n'y plus être. Je n'aurait pas pu terminer le Cantique, ni mon livre, ni penser comme je recommence à le faire presque uniquement à mes projets, autant qu'il est possible dans une semblable époque. Nous avons aussi parlé de l'Institut. On susciterait, parait-il, une candidature Perret. Candidature spectaculaire.
21 [décembre 1942]
Visite du critique d'art Fejdal [ou Feydal?]. Très amusant à observer. Air supérieur. Ne semble guère sensible. Conversation pleine de lieux communs, parce que cervelle farcie d'idées préconçues. Ils pensent tous de la même façon. Mais c'est quand même très difficile de savoir ce qu'ils pensent. Comment le pourraient-ils puisqu'il n'y a plus aucune unité. Ils pensent que les artistes qui exposent dans tel Salon ont du talent, et que ceux qui exposent dans tel autre n'en ont pas. Il ne s'agit plus d'école, mais de coteries. Il ne connaissait pas mon tombeau de Foch. Il est parti cependant quelque peu étonné, m'a demandé s'il pourrait revenir faire visiter à des groupements, m'a dit qu'il avait été fort intéressé.
On parle de l'éventualité d'une entrée en guerre des puissances ibériques qui auraient conclu entre elles une entente défensive.
24 [décembre 1942]
Noël. Et les fêtes rituelles reviennent. On les passe à peu près comme avant, en ayant l'air. On rencontre dans la rue des gens endimanchés, dans les bras des paquets.
Je finis l'après-midi chez Robert Landowski. Nous y allons par la Porte de S[ain]t-Cloud. Nous tournons autour des Fontaines. La Fontaine, "le bassin de la Seine" fait bien, continue à faire bien. Si elle avait été sculptée par un des pauvres types — comme talent — des Salon d'automne ou Tuileries, que n'aurait-on pas écrit sur elles. Mais ancien grand prix, de l'Institut, directeur - alors - de la villa Médicis, il fallait faire le silence, et on l'a fait. Importance secondaire, d'ailleurs. Mon œuvre, toute mon œuvre, prendra sa place, une des premières, dans la statuaire de la première moitié du XXe. Il faut faire ce qu'il faut.
Chez Robert, quatre beaux gosses. Alice est fatiguée. Elle fait la fermière à Chézy et ça l'éreinte. Nous irons au printemps, si... En ce moment, impossible. Aucun chauffage. Robert nous raconte pas mal de choses, sur la façon dont beaucoup d'industries font fortune en vendant directement les matières réquisitionnables avant que la réquisition n'agisse. Ceux qui ne marchent pas dans la combinaison se voient réquisitionner à des prix extraordinairement bas.
À propos des guérillas yougoslaves, il nous dit que ce sont les Italiens eux-mêmes qui fournissent d'armes et de munitions ces guérillas isolées dans les montagnes. Ainsi une sorte de petit front est maintenu dans la région ce qui oblige à y laisser des troupes italiennes. Ainsi quelques milliers de malins ne vont ni en Russie ni en Afrique.
26 [décembre 1942]
Travaillé tous les jours, avec une joie de jeune homme, au Cantique des cantiques. C'est presque fini.
27 [décembre 1942]
Visite de Lagriffoul qui semble très emballé du Cantique. Aussi la visite du jeune Baudrier, neveu de Artus, jeune peintre qui me parait très doué. Il compose, au moins, celui-là. Il a le don de camper ses figures, sans modèle, qualité indispensable.
Dans l'après-midi, le ménage Müller. De son ton monotone, il me raconte tout ce qu'il a à faire. Beaucoup de gens s'installent qui semblent avoir d'énormes sommes à disposer.
29 décembre 1942
Beltram me téléph[one] à propos de notre exposition de Madrid et Barcelone. Il me promet des mille et des cents. Quelques sculptures et beaucoup de dessins. Il me semble nullement, étant donnés ces projets, craindre un changement de situation en Espagne.
Les seuls sages aujourd'hui, parmi les conducteurs de peuples, sont ceux qui parviendront à tenir leurs peuples en dehors de ce cataclysme imbécile. Mais pour l'exposition, je pense trop uniquement en ce moment au Cantique, pour organiser mon programme. La semaine prochaine, quand le Cantique sera fini.
Marcel revient un peu déçu d'une entrevue avec Munch. Il aurait voulu qu'il lui montât une audition de ses Rythmes du monde. Munch préfère lui monter une première audition, mais pour sa seconde symphonie, Marcel est quelque peu engagé avec Pasdeloup. À son point de vue il a raison. Une audition des Rythmes à la Sociétés des Concerts serait une consécration. Mais Munch, à son point de vue, a raison aussi. Donner une seconde œuvre d'un jeune musicien est plus intéressante pour le publique qui connaît la première. On aime à découvrir l'œuvre nouvelle, de toute façon, c'est très bien pour Marcel.
Poli me téléphone pour une réunion après-demain de cette "commission de récupération des métaux non ferreux". Continuation du massacre de nos œuvres d'art. Ma trachéite est heureusement un prétexte obligatoire à ne pas y aller. C'est affreusement pénible. Je suis stupéfait de la facilité avec laquelle nos conservateurs abandonnent ce qu'ils ont mission de conserver. Même les mauvaises choses, on doit les conserver. Un jour vient toujours où tout ce qui reste d'une époque prend de l'intérêt. Je téléphone à Bouchard de m'excuser.
31 [décembre 1942]
En attendant de nous rendre tout à l'heure chez Marcel pour nous embrasser à minuit et nous souhaiter une bonne année, quand même.
Celle qui finit a été bien triste. Tant de malheurs et de désespoirs autour de nous. Tant de désespoirs anonymes aussi, que l'on sait, pour lesquels on ne peut rien. Tous ces malheureux arrachés à leurs foyers. Et toutes ces mères qui, on ne sait où, pleurent des enfants qu'elles ne pourront jamais plus retrouver.
C'est l'année de la mort de Joseph. Nous ne sommes plus que quatre, à peu près du même âge. Et quand on a cet âge, on sait que ça ne peut plus durer très longtemps, de manière intéressante, en tout cas. La pensée de la mort, quel ne l'a pas, bien souvent, présente, l'époque n'est pas faite pour l'éloigner de l'esprit. Dernièrement, lisant les mémoires des Goncourt, j'y voyais que Zola, Flaubert, Daudet étaient hantés, terrifiés par cette pensée. Terreur, non. On a toute la vie pour s'habituer à cette idée. Toute la vie, courte étape, que nous artistes avons cependant le bonheur de consacrer à perpétuer ce qui est le meilleur de nous-mêmes. Toutes nos œuvres ne méritent pas la survie. Heureux celui qui regardant, au soir de sa vie, son bagage, peut compter quelques pièces qu'il ne renie pas. Puis-je le penser, moi, des Fils de Caïn? du monument de Genève? du monument d'Alger? du Temple de l'Homme - le Héros, S[ain]t François et S[ain]te Claire, L'Hymne à l'aurore, Le Cantique des cantiques, etc.? du tombeau Foch? des Fantômes (Chalmont)? de la porte de la Faculté (à faire)? du groupe du Père-Lachaise (à faire), etc.? et de pas mal de bustes? Je crois que oui. Quand je jette le regard en arrière, je crois avoir raison de vouloir conserver groupés tous ces ouvrages, de faire de mes ateliers un musée où ils resteront toujours. Témoignage d'une pensée fidèle à elle-même qui n'a cessé de se développer dans sa même ligne, œuvres qui étudiées par des jeunes et même des vieux, leur montreront que la vraie personnalité est plus dans la sensibilité que dans l'excentricité voulue, parce que l'excentricité voulue est toujours pareille à elle-même, tandis que la sensibilité nourrit l'imagination et féconde continuellement la création. Les sculpteurs avec lesquels on veut m'écraser, ce Maillol conventionnel, ce Despiau rusé, mais si faible et si vide, que peuvent-ils mettre à côté? Vénus à collier, Vénus sans collier! Monument Cézanne, monument aux morts de Banyuls (même chose), sans émotion, ou la grosse lutteuse de foire qui se contorsionne spectaculairement pour honorer Blanqui, ou ces niaises compositions qu'on appelle L'Ile de France, La Montagne, etc., figures mal construites, banales, voilà pour l'un. Pour l'autre, Despiau, au sourire de chien dressé, c'est encore moins. Rien que des agrandissements à la machine : la grotesque Bacchante, le soi-disant Athlète dont les deux bras n'ont même pas la même longueur. Quelques bustes séduisants, avec bien des lacunes. C'est tout. On en fait des grands hommes. On veut les égaler à Rodin et à toute la filiation! Triste plaisanterie. Et je pense au mot que me dit Bourdelle il y a près de quarante ans, au Salon, devant mes Fils de Caïn : "C'est un des nôtres qui aurait dû faire ce groupe..." Puis il se console en ajoutant : "Mais vous avez une tare qui vous suivra toute votre vie : vous avez eu le prix de Rome jeune."
Je n'avais pas alors - je revenais de Rome, enthousiaste, ne pensant guère aux rivalités, aux jalousies - saisi toute la subtilité politique de ces propos. En vérité, déjà à ce moment, dans les querelles d'artistes, il ne s'agissait plus de doctrines, de théories désintéressées, mais uniquement de querelles de commandes. Déjà il n'y avait plus d'École au vrai sens du terme, mais des coteries. Aussi bien, la première scission des Artistes français qui voyait fonder la Société nationale par Puvis de Chavannes, Meissonnier et Rodin éclaire la question d'une lumière sans beauté. Et toutes les autres scissions qui ont suivi la première ne sont pas d'une valeur plus noble. Tout cela tient un peu au nombre absurdement grandissant des artistes. Mais surtout aux ambitions immodérées de tous, au désordre du goût qui ne sait plus discerner le bien du mal, qui prend l'inédit, quel qu'il soit, pour le seul but à poursuivre, et cela tient plus encore à la puissance de la propagande et aux forces louches qui en jouent à plein : "Aura du talent, désormais, qui nous voudrons." Écrivait il y a quelques années le marchand Wildenstein, qui éditait en même temps le journal Beaux-Arts. Là est l'abcès profond. L'abcès est toujours là. Aujourd'hui la galerie Charpentier est rachetée par une société financière dont le prête-nom est M. de Masclary. Et cette société de trafic sur œuvre d'art, subventionne le journal Comœdia. Les Maillol, Despiau et consorts ont des contrats avec les marchands. Ils passent pour indépendants. Je voudrais bien qu'on me définisse aujourd'hui ce que c'est qu'un artiste indépendant. Par un renversement naturel des choses, les vrais indépendants ne sont pas ceux qui se groupent sous cette rubrique mensongère. Je me rappelle à ce propos l'étonnement de François-Poncet, sa stupeur même, lorsqu'il voulut acheter un Vuillard, de s'entendre répondre par ce dernier auquel il exposait la situation du budget de l'État :
— Je ne peux faire aucune réduction pour l'État. Je n'en ai pas le droit par mon contrat avec mon marchand.
Vuillard, comme chacun sait, était classé comme indépendant type. Quel idéal commun peuvent avoir, bien qu'exposant côte à côte, Despiau et Lipchitz? C'est encore mieux que Puvis de Chavannes et Meissonnier. Mais des deux derniers l'un avait du génie, le second un grand talent consciencieux. Mais l'impuissant Despiau, incapable depuis sept ans, d'aboutir avec une statue d'Apollon - grande nouveauté - et le funambulesque Lipchitz? Que trouvons-nous à la base? L'argent. Il y a des gens qui vieillissent mal. Ce pauvre Despiau est de ceux-là.
Mais le 31 décembre n'est pas le jour à se laisser aller à des rancœurs. D'autant plus que, en dépit des circonstances affreuses, des inquiétudes quand je pense à mes enfants, à Jean-Max surtout, j'ai passé une magnifique journée, travaillant depuis 9 h ½ ce matin jusqu'à sept heures ce soir, comme si j'avais vingt-cinq ans, avec la même conscience, la même recherche, cette même précieuse inquiétude du mieux possible, des débuts de jadis, il y a plus de quarante ans. À ce point de vue, je n'ai pas changé.