Février-1943

1er février [1943]

Matinée perdue au pavillon de Marsan à juger un concours de dessin entre les écoles primaires supérieures pour une affiche sur la Croix-Rouge.

Lu ce soir La Fille Élisa que je ne connaissais pas. Ouvrage affreusement émouvant. Un de ces ouvrages à thèse comme Le Dernier jour d'un condamnéLes Misérables même. Quoiqu'on dise du XIXe siècle, c'est le siècle qui a lancé toutes les idées qui féconderont la seconde moitié du XXe. Car les événements vont démontrer l'erreur folle des systèmes dictatoriaux... "Après le ciel sera clair".

2 [février 1943]

Même tous les sculpteurs ne connaissent pas la joie intérieure d'un morceau de sculpture poussé jusqu'au bout. Quel temps il faut! Non, l'expression d'une idée n'empêche nullement la pureté de sentiment sculptural.

3 [février 1943]

Déjeuner chez le comte de Fels père. Il a, me dit-il, vingt ans de plus que mois. Il est encore très bien, très présent. Il n'en est pas de même de la vieille comtesse. Elle a eu une attaque. Immobilisée dans un fauteuil à roulettes, les muscles distendus de son cou laissent glisser la tête bas sur la poitrine. Les épaules sont à la hauteur des oreilles. Le regard n'est pas éteint. L'œil a toujours sa coloration gris bleu, mais tout le reste du visage est comme visqueux, bouche entrouverte, bavante, teint blafard d'une endive. Elle est toute tassée dans sa chaise, rapetissée. Pauvre ruine. Et je pense à la jeune Lebaudy qui se faisait enlever par son futur mari. Et à la femme mûre si charmante que j'ai connue, enthousiaste, s'intéressant aux choses mystérieuses de la vie, semblant toujours marcher à quelques centimètres au dessus terre.

André de Fels disait que les Anglo-Américains avaient beaucoup regretté la mésentente entre les Français dissidents. Elle avait empêché la constitution en Afrique d'un gouvernement français qui aurait pris sa place, à égalité, comme puissance combattante avec les autres puissances alliées.

M. Masson-Urcel[1] qui vient visiter l'atelier avec Madame Delplanque, comme Madame Delplanque parlait de ses voyages aux Indes et que je lui demandais si les rajahs et les maharajas qu'elle avait visités, avaient rempli ses mains et ses sacs de perles et de bijoux, raconta l'histoire suivante. Sa famille était liée à Sarah Bernard et sa sœur Jeanne Bernard. Mme Masson-Urcel reçoit même un jour la visite de Jeanne Bernard qui lui dit :

— Nous sommes fauchés. On va saisir notre hôtel. Nous ne savons que faire. Puisque vous connaissez Cernuschi, ne pourriez-vous lui demander de nous aider?

Mme Masson-Urcel va chez Cernuschi. Il l'a reçoit dans cet hôtel du parc Monceau encombré de bronzes et marbres et ivoires, etc. Il était vêtu d'une magnifique robe de chambre en brocart, comme un doge. Puissant, énorme, il emmène sa visiteuse au premier, sa main posée lourdement sur son épaule. Ainsi dans une pièce où il y avait un coffre moyen âge, il ouvre ce coffre et à pleine main y puise des louis d'or dont il emplit les mains, le sac de Madame Masson-Urcel. Celle-ci finit par prendre sa robe comme pour y recevoir des cerises et mon homme continue à y verser des louis.

M. Masson-Urcel parait s'intéresser à l'art, mais en philosophe, c'est-à-dire plus au mécanisme de l'invention qu'à l'invention elle-même. Il parait néanmoins très sensible. Mais ce qui est adorable, c'est la silhouette du philosophe. Un bonhomme maigre, maigre, mal habillé, salement habillé. Sa tête sort de son vieux pardessus comme ces têtes mobiles de certains bibelots chinois. C'est à ces têtes là d'ailleurs, que la sienne ressemble. Au bas de jambes maigres, d'énormes pieds, trop en dehors. Un genre Gandhi. Combien sympathique.

 

Les difficultés entre de Gaulle et Giraud tiennent d'abord au fait que en grade Giraud est commandant d'armée, de Gaulle général de brigade. Mais depuis la défaite, de Gaulle est, en quelque sorte, chef de gouvernement. Donc, il est au-dessus de Giraud. Il y a aussi les doctrines politiques : Giraud serait assez droite, de Gaulle assez gauche, etc. Et puis les doctrines militaires : de Gaulle très "motorisiste" [sic], Giraud n'y croyant pas beaucoup. Tous deux, très braves.

5 [février 1943]

Hier, visite de Danis, candidat à l'Institut. Il est plus calme qu'aux séances de la Commission supérieure de l'architecture, Conseil supérieur plutôt. Conversation habituelle qu'on a avec le candidat pour lequel on ne votera pas.

Petite soirée musicale chez la comtesse André de Fels, dont Marcel[2] avait organisé le programme. Françoise[3] a joué une sonate de Debussy avec le violoniste Allan Perriny, excellent virtuose. Je ne méprise pas le virtuose. Ce que cette sûreté représente de travail et de discipline! Françoise a remarquablement jouée. Il y a un tempérament vrai chez elle. Une femme, à grand caractère, pas belle si l'on veut, mais mieux, a chanté très bien du Fauré et du Robert Bernard.

Repris aujourd'hui tout le dos[4]. En fin de compte, cette figure qui debout aurait 1 m exactement, j'ai mis à la faire, autant de temps que si elle avait été grandeur nature. Il est vrai qu'elle était vraiment difficile. Pour les changements, cette taille réduite m'a été bien commode. Pour terminer elle est gênante. C'est plus difficile et plus long, si l'on veut aller vraiment au fond de la forme. Quelle jouissance, par contre, va être l'agrandissement en marbre.

7 [février 1943]

Passé la matinée, hier, chez Baudinière à dédicacer mon livre. Puis déjeuner Cald'arrosti, entre Rabaud et Büsser. Rabaud est tout à sa présidence de son Comité des auteurs et compositeurs. Il me dit n'avoir pas le temps d'écrire une note de musique. Il n'en manifeste d'ailleurs absolument aucun regret. Pas plus que Büsser, devenu grand chef de la Radio. Le déjeuner est amusant, mais sans aucun intérêt intellectuel. Bouchard y est reparu, plus glouton que jamais. Rousseau et Hourticq sont parmi les vrais sympathiques.

À l'Institut, Hourticq présente mon livre, en termes très élogieux, en lit des passages. Il lit le passage sur les ateliers. Commentaire un peu superficiel.

Soirée très intéressante à l'Opéra : deux ballets, le Daphnis de Ravel et L'Amour sorcier, où sévit Lifar, très beau, mais très mauvais danseur décidément. Comme il ne veut pas être classique, il se contorsionne, grimace, ne fait plus guère que des sauts. Mais quel beau corps! Nous reparlons de sa statue. Il serait très bien en Daphnis, le bâton de berger en travers des épaules.

Mais le beau du spectacle était l'Antigone de Cocteau (livret) et Honegger. Je continue à ne pas admirer ces adaptations de pièces déjà faites et de se tailler des succès avec les dépouilles des anciens. J'aime mieux une pièce moins bonne, mais toute inventée. Autrement, œuvre fort belle. Mise en scène très artiste. Ce Cocteau est un ingénieux. C'est un œil de peintre. Pour la musique, il me faut, à moi, entendre plusieurs fois pour bien saisir. En tout cas, première impression parfaite. Ces récitatifs monotones, même, constituent une formule, peut-être facile, mais qui donne une solution au fameux problème du dialogue musical. Peut-être que le compositeur qui bientôt osera à nouveau faire chanter de vrais dessins musicaux, comme un Don Juan, sera appelé révolutionnaire. Ou alors mieux vaut peut-être le franc parler, comme cherche Marcel.

Ce matin, rangements dans l'atelier. Visite de Muguet qui me raconte sa campagne de 1940, l'abandon de son bataillon pour l'[ill.], la bataille en retraite, son soufflage par une bombe d'avion, qui ne lui valut heureusement que deux côtes cassées, le recul jusque dans les Alpes où il fut fait prisonnier par des Allemands les surprenant par l'arrière tandis qu'ils se battaient victorieusement contre les Italiens. Comme il était blessé, on le laissa libre.

Après-midi, visite de M. et Mme Van Ensen. Ils venaient chercher les dessins et le bronze Fakir aux serpents. Il me demande de lui faire un bronze des Vautours, un marbre grandeur du modèle du Cantique des cantiques et me commande une statue grandeur nature pour son jardin du Midi. Une pierre.

9 [février 1943]

Je pense, pour M. Van Ensen, à un Dionysos, comme l'esquisse que j'ai faite voici tant d'années, dans le geste qu'avait Lifar l'autre soir, dans Daphnis, son expression idiotement grimaçante en moins. Ou à une danseuse avec des masques.

10 [février 1943]

Les Thomé viennent déjeuner. Il est toujours neurasthénique et désœuvré. Il a vu bien des choses dans tous ses postes. Surtout quand il était à la Sûreté. Il me raconte une histoire absolument analogue à celle de Hautecœur, quand le président L. voulait donner son poste à H. dont il désirait se débarrasser. Il propose à Th[omé] un poste dans la Banque d'Indochine... que Th[omé] refusa. Je lui conseille d'écrire ses souvenirs.

— Il a une mémoire remarquable, dit sa femme.

En fin de journée chez Maxime L[eroy]. Je le trouve tout retourné. Il venait d'apprendre que dans la journée, on était venu dans un asile de vieillards voisin saisir tous les pauvres vieux juifs et vieilles juives, mal foutus, à moitié aveugles, malades et qu'on les avait tous embarqués. Peu à peu arrivent divers amis. L'un raconte que la démolition de Marseille a mis dans la joie les trafiquants de terrains. C'est comme pour la peinture dite moderne, ou comme à Casablanca au début de l'occupation du Maroc. On discute naturellement beaucoup des opérations en Russie. On croit difficile aux Allemands d'arrêter la poussée avant le Dniepr. Il s'agit essentiellement d'éviter un second Stalingrad.

Le fils de Valéry était là qui venait de voir un prisonnier rapatrié de Prusse Orientale. On ne peut, parait-il, imaginer plus triste pays.

13 février [1943]

Chez Brébant, je retrouve Mauriac, Duhamel — Mauriac est beaucoup mieux — et d'autres personnes. La conversation roule toujours sur les mêmes questions. Et l'on ne peut que faire des conjonctures.

14 [février 1943]

Artus, très emballé du Cantique, en parle à tout le monde. Mme Cappiello est venue aujourd'hui, sur ses discours enthousiastes. La pauvre femme, toujours jolie, sourde malheureusement, ne pense qu'à son mari, mort subitement, à ses côtés, au restaurant. Pendant sa visite, arrive le solennel Perret.

Pourquoi Perret se présente-t-il à l'Académie, alors qu'il a l'allure la plus académique qu'on puisse rêver? Un acteur ayant à jouer un rôle d'académicien ne pourrait trouver plus suffisant modèle. Il se tient la tête haute, portée sur son col comme sur la fraise de nos aïeux, dont les gamins disaient : "à la fraise on reconnaît le veau". Sa barbe soigneusement taillée en collier encadre son visage carré. Il avance avec précaution, bien droit, le corps rigide. On sent qu'il est un personnage important, et qu'il le pense très fortement. Visite fort cordiale. C'est évidemment un homme fort intelligent. Et son Théâtre des Champs-Élysées — l'intérieur — est une des réussites architecturales du premier quart du XXe s[iècle]. Son élection serait une bonne chose, du point de vue "Presse". Mais ceux qui ont lancé sa candidature auraient dû tâter le terrain avant, car son élection n'est pas tellement sûre, et alors ce sera encore une occasion pour la presse d'engueuler l'Académie. Beaucoup reprochent à Perret d'être entrepreneur. Moi, qui depuis longtemps ai promis à Expert et qui tiendrai ma promesse, pour l'Académie, je dois souhaiter la victoire Perret.

Le soir, avec les amis de Lily, les Delplanque, nous assistons à un gala de danse donné par un danseur espagnol : Torrès. Homme fort beau, fémininement beau. C'est d'ailleurs un pédéraste notoire, ce qui ne l'empêchait [pas] de porter un sautoir de diamants à lui offert par une vieille dame amoureuse. Il fait des choses genre Sakhroff, mais moins soignés, moins imaginatives. Tour à tour Don Juan, toréador, paysan aragonais, il est toujours le même, charmant mais assez fade, mettant souvent en valeur de magnifiques costumes. Le mieux de la soirée, c'était entre chaque danse, quand la scène restait vide, l'effet d'immensité sinistre du rideau de fond mauve, et dans un coin à gauche, la tache plus sombre du piano, avec comme seules taches lumineuses le clavier, les deux mains du pianiste dont le corps était caché par le rideau. Toile à faire.

15 [février 1943]

Sympathique séance du Conseil municipal. Tout le monde ne pense qu'à ce recensement.

16 février [1943]

Réunion rue de Valois, chez Poli, avec le président Richard et le président de Laborie, pour la mise en forme de lois de mes propositions pour les diverses nécessités de la corporation.

Beltran-Massès et sa femme, tous deux si gentils viennent déjeuner. Difficile d'imaginer couple plus sympathique. Lui, toujours dans l'enthousiasme, a voyagé à travers le monde entier, se met très spontanément à notre disposition pour aider les enfants. Parlant de Marseille, nous dit que l'on aurait trouvé les restes d'une ville phocéenne, sous les vieilles maisons du vieux port.

Je n'en finis pas avec le Cantique! Tant que je trouverai à améliorer, je continuerai. Les figures simples, dont tout vient de l'intérieur, sont les plus difficiles. Celle-ci est d'autant plus difficile que, dans sa simplicité, le mouvement est impossible, et il ne faut pas que l'on s'en aperçoive.

Et, cependant, partout on se bat. En Russie où les Russes avancent. C'est affreux. En Tunisie, où les Italo-Allemands ont maintenant quelques succès. Je suis sûr que lorsqu'on connaîtra le chiffre des morts on sera encore plus horrifié. Si encore le monde devait sortir meilleur de cette boucherie. Mais ce n'est pas vrai que le bien sort du mal.

17 février [1943]

En montant l'escalier chez Baudinière, j'entends des hurlements d'engueulade, et quelle engueulade! Au point que je n'ouvre pas la porte, redescends et attends que les cris aient cessé. Alors je fais mon entrée, et je trouve mon Baudinière tout tremblant, tout pâle. Un de ses apprentis avait été découvert, qui volait des rouleaux de papier et, contre des paquets de cigarettes, les portait à un négociant du quartier qui les revendait au marché noir. Le serin d'apprenti, un beau gosse de 18 ans, tout blond, l'œil fixe rempli de larmes, se tenait contre le mur, attendant que la police qu'on avait appelée, le vint saisir. Et voilà le principal résultat de cette belle aventure. Une démoralisation générale.

Autre exemple. La mère Naïto, à qui j'avais acheté il y a deux mois une nature morte que je lui avait laissée pour lui laisser le bénéfice de la faire encadrer, me dit qu'on la lui a volée. Il y a quinze jours, elle me disait que la toile était chez l'encadreur. Ce que je lui rappelle. À quoi elle me dit que les encadreurs ne gardent pas les toiles... La vérité est certainement qu'elle a revendu la toile à un autre type qui a dû lui offrir plus que moi, quelque marchand. Jusque alors, cette bonne femme était honnête, mais depuis quelque temps, je la sentais changer, éberluée par toutes les combinaisons louches qui se font dans toutes les officines à tableaux et à antiquités du quartier.

Je rencontre Narbonne qui me reparle de mon portrait. C'est mal parti.

Je déjeune au Dernier-Quart entre Verne et M. Gas, le directeur de l'assistance. Ce dernier me cite un geste sympathique de Billoul. Billoul a demandé à M. Gas de lui faire son portrait, car, pupille de l'Assistance publique, c'est à elle après tout qu'il doit d'être parvenu où il est. Conversation sur le recensement de la jeunesse, opération si grave, si angoissante, et si brutale. Nous n'avons pas fini — Baréty qui est en face de moi parle de l'évacuation du quartier du vieux port de Marseille, autre opération brutale qui fut organisée de manière déplorable. Marseille sans ses vieilles venelles, sans son monde interlope va perdre tout son pittoresque, car la Canebière, ce n'est pas Marseille. Il faut les rues à linges sales aux fenêtres dont le soleil fait des oriflammes, il faut les ruisseaux gros dégoulinant au milieu des chaussées, où le ciel se reflète quand même. Baréty nous raconte que, dans la zone occupée par les Italiens, le commandement n'a pas accepté les mesures cruelles édictées par le gouvernement français contre les juifs. Rien de plus que ce qui est en Italie. Mais depuis, les Allemands sont intervenus pour que l'Italie laisse le gouvernement français agir "en toute indépendance"! Mais, parait-il, l'Italie maintient son point de vue.

19 [février 1943]

Commission de réception de travaux (Centre d'hygiène[5]) à la mairie. Quand on voit ces bâtiments en ciment armé, tous pareils, que tous les architectes aujourd'hui font, on se demande comment discerner un bon architecte d'un mauvais. Il n'y a plus qu'une question d'honnêteté.

20 [février 1943]

Classement des architectes à la section pour l'élection de samedi prochain. Ils mettent ex aequo Perret et Expert, et puis Boutterin et Danis, et puis Boileau. Pourquoi pas tous ex aequo? Cependant Perret a son Théâtre des Champs-Élysées dont l'intérieur est vraiment réussi.

23 [février 1943]

Hautecœur me parle de nouveau de la commande éventuelle d'un monument énorme à faire avec Danis. Ça ne me plaît pas beaucoup, à première vue, de travailler avec Danis. Je refuserai probablement. Étant donné la gentillesse de Hautecœur, je refuserai par étapes. Puis conversation sur la Corporation dont la loi ne sort toujours pas. En sortant de chez Hautecœur, rencontre rapide de Dezarrois, rasé et grassouillant. Très gentil. Pour une demie heure de conversation une matinée perdue.

Formigé me téléphone qu'il a reçu avis de l'action de crédit pour mon groupe du Père-Lachaise[6].

24 [février 1943]

À déjeuner Poughéon. Les éternelles et toujours semblables histoires avec les pensionnaires qui demandent beaucoup et veulent travailler assez peu. Quel trouble partout! Quand je pense à notre façon de ne penser qu'à notre travail. On ne cherchait pas à faire de la représentation à la place du directeur.

25 février [1943]

Tournon m'envoie son projet pour l'École des Arts Décoratifs. À mon avis, il y a de nouveau une certaine confusion.

Fin de journée aux Allocations familiales où je retrouve Sacran, Igounet de Villers, Jacquemin. Je ne sais pas si ces nouveaux organismes rendront de grands services. Ils sont l'occasion de postes assez lucratifs pour quelques-uns. Ce M. Archimbault, directeur des Allocation parait être une de ces quelques-uns.

27 fév[rier 1943]

Je déjeune avec Lejeune, déjeuner qui scelle notre réconciliation depuis le "drame" de la présentation par la direction de l'Académie de France à Nice, où il ne voulait d'ailleurs pas aller. C'est un brave type.

Élection de Perret, qui peut-être sera sensationnelle! Pourquoi? Parce qu'il a la presse derrière lui. Tout est là.

28 [février 1943]

Beltram accompagne chez moi un ménage, M. et Mme Stoyanowsky et un autre ami et M. Valilla. Tout un monde fort sympathique que mon atelier enthousiasme. On m'achète quelques bronzes. Je les abandonne à regret, c'est si difficile, impossible même, d'en faire recouler d'importants. Mme Stoyanowsky dit qu'elle ne croyait pas qu'il existait un artiste comme moi, dans cette époque...

 


[1] Masson-Oursel

[2] Marcel Landowski.

[3] Françoise Landowski-Caillet.

[4] Cantique des cantiques.

[5] Centre d’hygiène sociale de Boulogne Billancourt.

[6] Retour éternel.